7 févr. 2013

Kampuchea

Prologue
Voila quelques jours que je suis entré au Cambodge et c’est difficile d’avoir un fil conducteur pour vous donner mes impressions. Ce pays est prenant, il vous ravage le cœur et la tête. Alors mieux qu’une écriture détruite par les dérives métaphysiques, voici une série de photos ; chacune étant accompagnée d’un petit texte. De quoi passer par toutes les émotions.


Sur la route au Cambodge, vous remarquerez souvent ces deux loustics. La motobike qui règne en maître ici, y compris dans les villes. La domination vietnamienne au siècle dernier n'y est pas étrangère. D'ailleurs c'est tellement prenant que je me suis laisé aller aux joies d'une petite 125 en attendant le Laos et le Vietnam. L'autre démon de la route ce sont ces camions ou minivans charges jusqu'à dégueuler de toute part. Sur la route de Kompomg Tom je me souviens de cette étrange conversation avec notre chauffeur de bus. Il roule comme un dératé klaxon enfonce en permanence des fois que les vélos aient une envie soudaine de mourir sous ses roues. Plus loin un accident, un camion vient de benner. Le chauffeur me regarde et dans un anglais approximatif me dit "routes mauvaises ici, pas bon pour conduite". No comment.



Il est 6h00, je pars courir le long du Mékong, ce fleuve mythique qui traverse l'Asie du sud-est de la Chine jusqu'au delta du Vietnam. Le soleil se lève, le spectacle est magnifique. Je m'arrête, le temps s'arrête. La musique coule lentement en moi. Juste derrière un petit muret. Deux femmes se réveillent. Elles dorment sous une tente au milieu des immondices et des rats. Sur le pont, qui enjambe le cours d'eau, le ballet des motobikes a commencé. Une journée de plus sur la Terre.








A cette époque de l'année, c'est l'hivernage. Sous les tropiques c'est une saison intermédiaire entre la saison des pluies et la saison sèche. Mais à Kompomg cham, il fait très chaud. C'est dimanche, les rues sont vides, la poussière est partout. On cherche un refuge. J'ai trouve le mien dans le hall de notre hôtel.
Une belle invitation à la méditation. La pause dans le voyage. Moment essentiel pour vaincre l'immobilité.









Ce matin, la journée avait bien commencé, j'ai parlé avec la fille que j'aime. J'ai bouclé mon visa vietnamiem et puis je suis arrivé à cette ancienne école que les Khmers rouges ont transformé en un centre de détention et de torture.
Le S-21 est maintenant un lieu de mémoire. Un lieu qui nous rappelle que des hommes ont décidé d'abandonner leur humanité en détruisant celle des autres. Pour moi le moment le plus dur a été cette salle ou l'on peut voir les biographies des têtes pensantes du régime. Un des paragraphes est consacré aux avocats (l'un d'eux : Jacques Verges, ami proche de Kamphan Sieu numéro 2 du régime) qui les ont défendus.
Non ! On ne peut pas les défendre.
Oui ! je suis pour la peine de mort.














Les moments heureux existent aussi et je suis très optimiste de nature. Le jeune m'a vu pas bien après la visite du musée. On s'est offert quelques parties de billard. Ici c'est la folie avec la "petang". Parait qu'au Laos c'est la même. Les "bienfaits de la colonisation"... Je ne sais pas si c'était dans le texte de loi. Bizarrement les cambodgiens parlent avec nostalgie de la période coloniale. C'était pour eux une des rares périodes de paix. La "pax francesca". Mince alors ! Les maliens apprécieront.

Charpi

1 commentaire:

  1. Les Khmers rouges étaient contre la justice et pour la peine de mort aussi...

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