3 nov. 2012



Echanges gastronomiques.

(Desole toujours la galere pour internet et les photos...)

Sous la direction de chef Charpi Robuchon.
Co-signataires chef Maïté Benjo, ashpaz Mahdi j’ai de la chatte, ashpaz Fafa goozgooz too much

Grogol n’est plus là. Notre hôte depuis près de deux mois est parti pour la France. Visa en poche. Son frère garde maintenant les lieux. Nous avons passé un peu de temps avec lui. Il y a eu quelques sessions musicales de haute volée avec toute une troupe de zicos iraniens. Mais nos derniers moments sur le sol iranien sont surtout marqués par un voyage interculturel en cuisine. Après deux mois passés dans ce pays, on se ne s’est pas nourrit que de culture et de paysage. Découvrir un pays c’est aussi découvrir ce qu’il mange. Et pour certains ce n’est même qu’à travers la chaire que l’on goûte à l’âme d’un pays. Et pour moi ce sont des moments forts en émotions. C’est un des rares lieux (une cuisine) sur cette planète où je me sente complètement apaisé, libéré de toute contrainte avec la sensation de pouvoir réaliser des miracles.
Attention au coup de feu ! Aiguisez vos papilles ! Un petit post gourmand rien que pour vous.

Depuis quelques jours, on loge chez Madhi (dit monsieur j’ai de la chatte au backgammon) et Farzaneh (dit madame Goozgooz too much). C’est le couple d’artiste dont Benjo vous parlait précédemment. Pendant ce temps passé chez eux, on a cuisiné et échangé quelques recettes.
Le comment du pourquoi on en est arrivés là ? Je me souviens, nous étions en voiture avec Fafa et elle me demande brut de décoffrage :
« Est-ce que tu sais faire les pancakes, parce qu’à chaque fois que j’essaye je rate… je ne sais pas pourquoi ».
« Ah ! Mais chère ami c’est parce que les pancakes sont déjà un plat raté en soi ; En France on fait des crêpes, oui madame ! C’est plus fin, inratable et infiniment plus délicieux. »
Ne me demandez pas pourquoi dès que l’on parle de nourriture la majorité des français (y compris moi) prennent soudain un air supérieur sans aucune touche d’humour comme s’il s’agissait de défendre la patrie.
Bref je lui propose dès le soir suivant de faire des crêpes. Petit détour pour les quelques courses. Ce soir on sera huit. Bon Fafa j’ai besoin de 500g de farine, 4 œufs, 75cl de lait, une pincée de sel, 4 cuillères à soupe d’huile. 

Du pur Robuchon : coca - frite

Direction le lieu des délices. Fafa est une incroyable cuisinière tout comme Sogol. Madhi et Sohrab ne cuisinent que très peu. En Iran ça reste une histoire de filles. Je me rappelle même une fois à Yazd où j’ai eu une conversation à propos de ça avec Fafa. Elle me disait que trouver des hommes qui cuisinent relève de l’exploit. Comment marquer des points à l’étranger… ^^
Donc en cuisine, Fafa suit attentivement mes conseils. Tu mets la farine dans un saladier, tu fais un petit puits au milieu tu y déposes le sel et les œufs un par un, tu commences à mixer le tout et quand ça devient difficile tu ajoutes régulièrement du lait pour délayer et éviter les grumeaux. Enfin dès que tu as obtenu une pâte fluide, tu poses tout ça au réfrigérateur et ce pendant au moins deux heures. Le temps de repos est essentiel. Plus il est important plus tes crêpes seront souples.
Fafa réalise le deuxième bol à la perfection. Je lui explique qu’elle peut ajouter de la bière ou quelques cuillères de rhum à sa préparation. Ça tombe plutôt bien Madhi fait sa propre bière et son propre vin. Et c’est plutôt une belle réussite. Madhi peux-tu nous expliquer le procédé en français s’il te plaît vu que tu es en train de l’apprendre :
« L'iran c'est la payes avec beaucoup contrast, vous pouvez trouver sa a différente température de notre payes dans different part.
Alor, cette contrast cetreve aussi dans la cultur des iranian. Pour exemp pres de 80% des Iranian sont Muslim mais ils fassent les chose que est interdi en Islame. Comme boir les boisson d’alcolic.
Mais pour avoir boisson d'alcool, Il y a 2 chemin : le premier est acheter les boisson avec prix tres chere et quelque foi vous ne pouvez pas trouver, et 2 em est fabriquer les boissons d’alcolic a la maisone.
Ici je vous expliquerai comment j’ai fabrique le beer et le vine a la maison:
Les chose que vous besoin pour fabriquer le vin est juist de resin, sucre est levune. chaqe litre de juist doive mixer avec 2 cuiller de sucre et ¼ de cuiller levune et après 2 semaine il sera pres. Et voila vous pouvez boire.
Pour les beer est comme ca exactement avec 1 difference on dois avoir gaz dans la beer alor pendant de 2 semain que vous rester pour la beer vous devez utilisez  la pipete pour la bouteille de beer
Ok, mixez des beer non alcolic avec sucre et levune est après fermez la bouchen de bouteille est donne une pipete dans la bouchen et la fin de tuyau, doive etre dans la bouteille de l’eau alor après une semain voutre beer sera pressente »
Pour ceux qui pensent que Mahdi a un peu trop abusé de son propre alcool avant d’écrire ce post, sachez que ça ne fait que six mois qu’il étudie la langue de Molière. (Pour le dernier paragraphe il explique qu’il faut avoir deux bouteilles. Une bouteille de bière sans alcool où l’on mélange sucre et levure. On referme cette dernière avec un bouchon qui supporte une pipette. Pipette que l’on plonge dans une autre bouteille d’eau. Avec ce procédé le surplus de gaz va s’extraire de la bouteille bière. Cette dernière va gonfler et devenir dure à presser. C’est prêt vous pouvez boire). A noter que c’est un procédé iranien ; Il ne faut pas oublier qu’ici l’alcool est illégal. Les réseaux souterrains de vente sont tenus par les mêmes qui les interdisent. Pas cons les gars… sont sortis d’Oxford et de Cambridge.
On termine donc la pâte à crêpes et à dire vrai on eu une montée d’angoisse avec le Benj’ en goûtant la pâte. Le souci c’est qu’on ne trouve pas les ingrédients de chez maman ici. Bon on verra bien.
Le dessert étant réservé, reste le repas principal. Fafa s’y colle. A moi de recevoir la leçon. Un plat traditionnel iranien. I think benjo & charpi (The best couple in the world) are lucky that have a chance to see this complicated situation, I mean Iran!
Iranians are hospitable but unfortunately we don’t have lots of tourists.
I’m sure most of people around the world have untruth news about Iran. (DON’T TRUST THE MEDIAS)

What means "flambees" ? Je sais pas les anglais n'utilisent pas ce mot et cette cuisine

Any way we have lots of delicious food that I think you French guys love it!
Aash : It’s like a sup but it’s not sup!
First let red beans and peas and les lentilles cook with water then add some chopped vegetables like parsley, spinach, Jafari (a kind of parsley) ,and Tare (I don’t know them in English)!Next you must melt two spoon flour in cold water and add to beans for not being too watery. Then add some fried chopped onion and garlic
And also add a little dried mint. In a pan you can make some ball meet with spies and fry them a little
Then you must add some Kashk (it’s a kind of dairies) But it’s not cheese ! It takes 2 hours and half to cook.
Most of the time we  cook  Aash when we’re more than 2 or 3 people.
Enjoy your meal.
Merci à Fafa qui nous l’a fait en finglish. So professional !!
Le soir arrive et le repas a été un succès. Avec Fafa on a cuisiné une garniture pour les crêpes. Je lui dis que ce qu’il ya de formidable avec les crêpes c’est qu’on peut les manger aussi bien salées que sucrées. Alors chez nous on y glisse de la charcuterie. Mais ici pour trouver du cochon… c’est pas évident, excepté à la tête du pays. Donc on improvise. On fait revenir une série de légumes avec un mélange crème-moutarde-curry. On prépare les grands classiques : chocolat, suk, citron, miel et confiture.
Qui dort dîne mais aussi qui dîne dort.
Le lendemain c’est le Benj’ qui a investit la cuisine pour sa fameuse recette cookies made in 86. Mieux que personne il raconte, je lui cède la plume. A noter que ça pas été évident de réunir les ingrédients, pendant de longs jours on pensait que ça serait impossible de mettre la main sur du sucre roux. A la maison, tu passes un coup de fil dans le Forez et on t’en ramène environ 70 kilos de première qualité. 
Alors c’est mon tour parait-il. Ces fameux cookies, que j’ai rendus célèbres dans le 7ème et désormais dans le monde entier. Mais je n’ai pas inventé cette recette, je ne suis qu’un messager du bon goût… Au 86, ils font recette c’est sûr, en Italie à Ancona c’est plutôt bien passé, on était assez content du taste. Ça a franchement commencé à se gâter à Ankara chez Miss Buse. C’est la galère de faire une pâtisserie française à l’étranger ! En Turquie, le problème venait surtout de ce beurre vraiment bizarre… c’est passé mais limite. Et vla ti pas qu’on arrive en Iranie. Les ingrédients c’est la galère certes, mais le petit plus (ou le gros moins devrais-je dire) c’est que les locaux n’ont pas de four ! En tout cas pas ceux que l’on fréquente, et pourtant ils ont de belles cuisines. Et cuir des gâteaux au grill micro-onde ce n’est pas évident. Anyway, on a trouvé une sorte de substitut pour la cuisson et ça n’a pas été si pire. En fait, ils se sont améliorés avec le temps. Deux jours après la cuisson, ils étaient quasi très bons. Si avec Mat’ on est restés un peu sur notre faim, les locaux ont adorés et ont demandé la recette. La voici donc aussi pour vous :
Prenez 200 g de chocolat pâtissier, 450 g de farine, 2 kilos de sucre roux, une grenade, deux cuisses de poulets, des herbes de Lorraine, un champignon hallucinogène et le petit bonus, des chipsters. Mélangez le tout dans un chaudron sur un feu follet du Père Lachaise. Nom de nom !!! Vous ne croyiez pas que j’allais vous la donner comme ça ?!
Pour la suite du voyage j’ai quand même un peu peur. De la coke à la place de la farine en Amérique du Sud ? Du sucre jaune en lieu et place du sucre roux en Chine ? L’absence d’aliments comestibles en Australie ? Sur ces balivernes, Chef Charpi Robuchon, je vous laisse à nouveau le pinceau…

Notez je vous prie la deco de la cheminee

Chef Maïté Benjo, je vous remercie pour cette magnifique tirade culinaire.
Pour accompagner les cookies. On s’est fait plaisir avec le Benj’ des émincés de poulet cuits dans un mix de légumes. Un délice. J’ai cuisiné à côté des pilons de poulet miel-citron. Mais en Iran on n’aime pas trop le sucré-salé. Preuve en est, le mélange yaourt-fruits pour le petit déjeuner très peu pour eux, même si Sohrab s’est laissé tenter et a apprécié. Par contre c’est sacrilège de mélanger sucre ou confiture et yaourt. Ici la consommation de yaourt et de fromage blanc est impressionnante. A tous les repas. Mais c’est en version salée.
Pour le jour suivant, la pression est passée un cran au-dessus. Toute la famille de Fafa était invitée. On s’est retrouvé une bonne dizaine à table. Heureusement on a pu découvrir les talents culinaires de la môman de Fafa. Une recette exceptionnelle. Fafa je t’en prie (et en anglais je vous prie, pour la deuxième fois) :
Another delicious Iranian food that charpi & benjo like it is Kashk e bademjon. First fry some aubergines.
Then cut them to small pieces and let them cook with a little water when they become mashed shape.
Add some grained garlic and dried mint and also Kashk (It’s not cheese ok? Don’t fuck with me, no issue !!) Next add some cut walnuts with fry chopped onion let them cook for 30 minutes and then it’s ready.
Côté dessert, j’avais promis à Fafa que je lui montrerai comment on réalise des bananes flambées. Pour le nécessaire à toilette tu as besoin d’un bon vieux rhum agricole made in Gwada. Euh ici c’est mission impossible. Le mot même de Rhum leur est inconnu. Soit ! On se dirige vers une bonne bouteille de gnôle locale : le aragh. Madhi passe quelques coups de fil et c’est parti. Toujours avec Fafa avide de recettes. Tu coupes les bananes en deux dans la longueur. Tu les poses dans une poêle et tu cuis à feu très doux tu rajoutes du sucre par-dessus. Tu attends quelques minutes en tournant régulièrement tes bananes quand elles commencent à devenir molles légèrement mousseuses. Il est temps. The show must go on. Dans un autre récipient tu réchauffes légèrement ton alcool. Attention j’insiste sur le très léger si tu fais bouillir l’alcool, tu peux déjà prendre rendez-vous chez un spécialiste pour une implantation capillaire. Ensuite tu verses ton alcool tiède dans la poêle. Au préalable tu te seras muni d’un briquet. Tu allumes et tu attends que les flammes disparaissent. Tu peux servir ce dessert avec de la glace ou rajouter du chocolat chaud fondu dessus.
Je me suis mis une demi-douzaine d’iraniens dans la poche avec ça. J’ai du improviser avec l’une d’entre elle qui ne consomme pas d’alcool. Je lui ai mis double dose de chocolat.

Et puis vient aujourd’hui. J’écris le post tout en cuisinant avec Fafa du poisson. Elle voulait vraiment que je lui montre comment on fait une marinade. Direction la grande surface du coin. Quelques poissons entiers (pas le carré avec les yeux dans les coins), poivron, persil, oignons frais, crème fraîche, huile d’olive, ail. Alors pour les poissons, un petit truc à faire avant toute chose c’est de les enrouler dans un torchon. Histoire de les sécher au maximum. De les vider de leur eau. C’est dans l’eau qu’on trouve le plus de bactéries. Ca vous permet de les conserver plus longtemps. Si vous vous demandiez également pourquoi à la cuisson de votre poisson il y avait autant d’eau dans la poêle. Ne cherchez plus. Le top c’est d’acheter la veille et de les sécher la nuit entière entorchonnés et dans le frigo.
Bref on manquait de temps. Ensuite vous réalisez des entailles des deux côtés du poisson et vous y posez des tranches d’ail. Vous assaisonnez de citron, de poivre, de sel. Pendant ce temps vous faites revenir votre oignon et votre poivron dans une poêle à feu doux. Cette préparation réalisée vous remplissez vos poissons avec. Et vous laisser mariner 3-4 heures à vous de gérer. Ensuite pour la cuisson vous avez le choix : four, poêle, barbecue. Pour l’accompagnement un riz avec une sauce au curry ou alors du gingembre et du persil.
Voilà  à vous de jouer du couteau… 

Bon ap', ou nooshedjam

 Par contre n’oubliez pas comme moi de redescendre sur Terre. C’est vrai qu’en France on possède une des meilleures cuisines du monde de l’entrée au digestif. Mais parfois notre orgueil nous joue des tours. Récemment on est tombés avec le Benj’ sur un article relatant des faits à propos de l’obtention des jeux olympiques de 2012. C’est une scène qui se déroule en juillet de l’année 2005. C’est une réunion au sommet. L’ultime pour le titre. Et Chérie Blair la femme du premier sinistre de l’époque rue dans les brancards et fait face à notre Chichi national. Elle lui hurle dessus. Pourquoi ? Trois jours plutôt Chichi avait tenu des propos très gaulois au sommet du G8. En effet s’adressant à Poutine et Schröder il leur glisse un « vous ne pouvez pas vous fier à un peuple qui cuisine aussi mal, après la Finlande, la Grande-Bretagne est le pays qui cuisine le plus mal ». Vous comprenez maintenant la colère de la Chérie. Chichi ne supportant pas l’hystérie de cette dernière a fichu le camp sans prendre le temps de rencontrer les gens qui comptent. Le lendemain, Paris, pourtant favori, est battu. 54 votes contre 50. Sur la centaine de votants, deux étaient finlandais. Well-done !!

Charpi

Le fun de la semaine : On a conduit à Téhéran dans une Saba Seipa locale et franchement ça vaut le coup c’est un des must touristiques ici.
La pompe à vélo : Bon on en remet une couche mais l’enfer du bureau des étrangers à Téhéran juste pour obtenir un renouvellement de visa. Jamais vu autant de pratique onanienne de ma vie. Et puis merci également au gouvernement turkmène qui nous oblige à rentrer tel jour à telle heure dans leur pays, à savoir le 10 novembre désormais, car il y aurait trop de touristes dans le pays. C’est une blague ?? Quand tu sais qu’on ne peut pas récupérer notre visa turkmène tant que nos passeports n’ont pas été visés côté iranien. Tu apprends la patience vraiment.
Le frelon d’or : un anniversaire surprise préparé par le Benj’ et toute la troupe d’ami(es) que nous avons ici. INOUBLIABLE !!! Merci mon Benj’.

Ps musical de Charpi : a natural disaster, de anathema
Ps musical de Benjo : ranandegi dar masti, de shahin najafi

BONUS
Sur les bons conseils de Mika on rajoute une rubrique. Les couillonades respectives de Charpi et Benjo.
La couillonade de Charpi : Rien que pour vos yeux je me suis teinte en brune.
La couillonade de Benjo : On s’est fait enfumer deux cents dollars par un acteur de première (remember previous post). J’ai rien lâché, j’ai fait du Benjo mais ça n’a servi à rien. Le Bazar maintenant c’est comme chez moi j’ai effectué trois millions d’aller-retour. J’ai vu tout le monde sauf le bon.  

2 commentaires:

  1. toujours aussi passionnant votre parcours et vos rencontres , bravo ! on pense bien à vous ici, et on compatit pour les visas and co... !
    courage pour la suite et bonjour à vos potes d'ailleurs !

    véro la fée des bullettes

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    1. Coucou la Fee !
      Et merki c'est gentil. On a eu le visa du Turkmenistan aujourd'hui, YESS!!! J'espere que ca roule pour toi et la compagnie. Bizz, l'Ogre.

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