24 nov. 2012


Il était une fois…

Le centre du monde. Les anciens l’appelaient ainsi. Ils venaient de traverser l’un des berceaux de la civilisation. L’Iran, le pays des aryens. Patronyme dévoyée par la folie de quelque uns au cours du 20ème siècle.
La nuit était tombée depuis plusieurs heures et pourtant la chaleur étouffante régnait partout dans la ville. L’air marin du golfe persique tout proche n’y changeait rien. Les sols alentours étaient nus. La salinité des terrains rendait difficile les cultures. Les rues de Bandar Abbas étaient sales, l’odeur des déchets remontait aux narines de Xerxès. Il trainait une vilaine grippe depuis qu’ils avaient quittés Yazd avec Darius. Voilà plusieurs jours qu’il voulait laisser quelques traces écrites de leur périple à travers l’ancienne Perse. Il aurait bien aimé transcrire toutes ses idées dans la langue originelle des iraniens : le cunéiforme, mais il ne connaissait ni cette dernière ni l’alphabet actuel hérité de la domination arabe.
Avec Darius, il avait trouvé refuge dans un hôtel local climatisé à l’excès comme tous les endroits ici. Ils attendaient leur train pour remonter sur Téhéran et rejoindre leurs amis. Xerxès avait du temps. Du temps pour se souvenir… Esfahan…Shiraz…Yazd… les îles du golfe persique (Hormoz et Qeshm).

Il fallait bien quitter Téhéran un jour. Darius et Xerxès avaient pris le mode de transport le plus économique et aussi le plus fantasque pour deux jeunes avides de rencontres. A bord du train, la nuit ne fut pas des plus agréables. La peur du déraillement était sans cesse présente. Au petit matin, la fatigue ne les cloua pas pour se lancer dans une visite effrénée d’un des joyaux de la Perse antique, Esfahan. Ville plus que millénaire, considérée comme une des plus belles cités du monde islamique. La place principale, l’Imam square est un ancien terrain dédié aux matchs de Polo. Aujourd’hui elle est bordée par l’Ali Qapu palace, la mosquée de l’Imam et son dôme aux mosaïques bleues qui rappellent qu’elle est réservée aux hommes. Plus loin la mosquée Sheikh Khaneh Sonnati contraste avec son dôme et ses mosaïques marron. Elle n’est plus utilisée ; elle était réservée aux femmes.
La place est immense. Les soirs, particulièrement pour la fin de semaine (jeudi et vendredi), les gens pique-niquent. On entend les conversations monter, Les lumières habillent les bâtiments. Ces derniers offrent leur meilleur profil aux yeux de tous.

Si-o-se bridge, Esfahan. Rivière à sec pour la construction du métro

Plus tard Darius et Xerxès se perdirent dans les tréfonds du Bazar. Revivant le passé glorieux des routes de la soie à travers les anciens caravansérails. Ces places centrales incrustées dans le bazar pour accueillir les chameliers et leurs montures. Stocker les marchandises avant leur vente.
Encore deux édifices incroyables de par leur esthétique : La Mosquée de Jameh, la plus grande d’Iran. 800 ans d’âge et un ravissement pour les amateurs d’architecture et de sculpture en stuc. Sorte de plâtre composite. Le temps chaud et sec permet aux œuvres de résister au temps.
Sur le retour, Darius et Xerxès prirent le temps du thé avec des ouvriers au milieu de la cour de la Mosquée d’Hakim. La plus vieille d’Esfahan. Personne à part eux. Ils ne parlaient pas Farsi mais ils se firent comprendre aisément quand une envie des plus pressantes se fit sentir au niveau du bas-ventre. Ici la brique est le matériau utilisé pour toutes les constructions.
Ils passèrent trois jours merveilleux et plein de surprises à Esfahan. Leur hôte, Javad, était de l’espèce des couillons (apparu en même temps que l’humanité elle-même). Ce qui leur allait parfaitement. Il leur fit goûter au folklore local à travers une soirée virile. Il avait mille histoires à propos des 800 invités qu’il avait déjà logés.
Avant de quitter la ville, ils profitèrent des vélos mis à disposition gratuitement par les autorités. Du carton-pâte monté sur roue qui offraient l’opportunité de se remplir les poumons de cet air si particulier des villes iraniennes. Un mélange de méthane et de CO2 dosé à souhait. Quand la mort vous va si bien, ne pensez plus au lendemain.
Plus au sud, vers le cœur de l’ancienne Perse. Shiraz et la cité antique de Persépolis (Takht-e Jamshid). Les deux villes se ressemblent. Perchées à environ 1600m sur des hauts plateaux semi-désertiques. Même passé glorieux, même population, environ deux millions d’âmes. Des montagnes jeunes de type alpin se dressent tout autour. Les voitures stressantes ont remplacé la douceur lancinante des dromadaires. Maryam et Albi ont accueillit Darius et Xerxès dans une période difficile pour eux mais leur hospitalité n’avait d’égale que la splendeur de Persépolis.

Tombe royale (petit modèle) à Persepolis

Cette ancienne cité symbole de la gloire des Achéménides. Un des hauts lieux de pèlerinage du zoroastrianisme, la religion historique des iraniens. Darius et Xerxès ignoraient quasiment tout de cette culture avant de se rendre sur le site antique. Ils apprirent que beaucoup des iraniens ne soutiennent pas le gouvernement actuel car il est héritier des arabo-musulmans qui ont conquis la Perse à partir du 7ème siècle. Tout les sépare, la langue, la religion, l’écriture. Les aléas de l’histoire les ont confrontés. Aujourd’hui ce passé est idéalisé, revendiqué et sert de base aux contestations anti-régime. Pourtant la religion zoroastrianiste compte moins de 200 000 adeptes dans le monde. En Iran le centre le plus actif est à Yazd. Plus tard dans la journée, Darius et Xerxès devaient apprendre l’origine de leurs propres noms ! Illustres rois de l’époque Achéménide. Ils eurent droit à des funérailles somptueuses et leurs tombeaux furent érigés dans la roche. Splendides édifices qui rappellent Petra en Jordanie. Un temple du soleil se situe juste en face des tombes des rois. Ces temples faisaient partie intégrante du zoroastrianisme. Les croyants devaient prier Ahura Mazda en direction de la lumière. La seule que les anciens contrôlaient était le feu. Des temples furent créés pour garder le feu éternellement.

Un bon' ap' à Shiraz

Le séjour de Darius et Xerxès à Shiraz leur offrit l’opportunité de rencontres folkloriques. La jeune Maryam, actrice révélée avec le film Blanche-neige où elle interprète la méchante qui demande à son miroir « miroir mon beau miroir qui a le plus beau nez de la création ».  Son mari Albi, talonneur moderne, vif et racé, dur sur l’homme (surtout sur la secrétaire), habile de ses mains que Maryam dit incroyablement baladeuses. Un jour, Xerxès eut un moment de doute quand il se retrouva seul avec un autochtone arrogant. Pro-gouvernemental, il transpirait la haine par tous ses pores. Une seule valeur prenait forme dans son discours : l’argent.
Il était temps de changer d’air.
Yazd est renommée pour être une des plus vieilles cités au monde. Située sur les hauts plateaux désertiques, elle est balayée régulièrement par les tourbillons de sable qui soufflent du désert voisin et lui rappelle la dureté des lieux pour l’Homme. Pourtant Darius et Xerxès connaissaient le passé glorieux de la ville situé sur les routes de la soie. Leur illustre ancêtre Marco Polo avait décrit le vieux centre comme l’une des merveilles de ce monde. Et Allah sait que Marco il en a vu des bordels… euh des bazars.
A leur arrivée, Darius et Xerxès ont retrouvés leurs amis de Téhéran descendus spécialement pour le week-end saint. L’ambiance prenait une toute autre saveur avec Grogol, Sohrab, Mahdi et Farzaneh. Ce fut deux jours hors du temps. Yazd est un magnifique voyage temporel baigné de mysticisme. La vieille ville est un exemple d’adaptation aux contraintes de l’environnement. Les maisons étaient  (sont) construites avec un mélange de paille et d’argile afin de maintenir la fraîcheur intérieur. Nombreuses sont les structures souterraines qui servent de refuge au moment des grandes chaleurs. Des mini-patios où serpentent des canaux encore usités. Maintenir des températures raisonnables était un leitmotiv si puissant à l’époque que la ville de Yazd est connu pour sa forêt de Badgirs. Des tours captant la moindre brise d’air. Le fonctionnement est basé sur les pressions atmosphériques. L’air chaud est capté, se refroidissant dans la structure, il se fait plus lourd et donc chute à l’intérieur alimentant les différentes pièces raccordées à la tour principale. Un système complètement naturel de climatisation.  
Darius et Xerxès étaient également très surpris par la sobriété extérieure qui contrastait avec le luxe et l’opulence des intérieurs. Des miroirs partout y compris dans les chambres à coucher aux quatre coins. Xerxès a bien essayé d’y voir des pratiques liées à la chaire. Grogol ne lui a guère laissé loisir d’exercer ses talents de bouffon. Le travail du verre ainsi que les bassins étaient des marques de richesse.  
L’eau, dans ces milieux, décide de l’implantation des hommes. Trouver de l’eau dans les déserts est chose aisée pour celui qui sait manier une pelle. De nombreux oasis sont visibles dans les alentours de Yazd. Tous ont un système d’irrigation traditionnel appelé Qanat. Le fonctionnement est déterminé par la gravité.
Les journées étaient riches d’enseignement pour Darius et Xerxès surtout auprès de leurs amis, véritables puits de science. Mais la chaleur mettait les corps à rude épreuve. Après de longues heures passées à parcourir la ville, les soirées étaient consacrées au perfectionnement de l’art du Backgammon.

Petit-déj local

Une fois, Darius, terrassé par la fatigue et une mauvaise fièvre, avait du renoncer à participer à des festivités chez des amis de Grogol et Sohrab. Xerxès fut de nouveau frappé par l’hospitalité spontanée et sans autre intention que de satisfaire et de prendre soin de l’invité. Il lui fut impossible de fournir la moindre aide. Ses hôtes la refusant à chaque fois.              Il interrogea les locaux sur ces traditions. On lui répondit que c’était comme ça. Au cours de la soirée, Xerxès était affable, la marée basse guettait son gosier. On lui apporta de l’eau sans qu’il n’ait même formulé une demande. On lui dit qu’en Iran, l’hôte doit deviner les souhaits de ses invités avant même qu’ils les aient exprimés. Xerxès tenait enfin une bonne occasion de prouver la duperie. Voilà des jours qu’il souhaitait des filles et de l’or dans un bol (pratique encore très courante dans certains mariages ; spécialement dans le sud où la famille du marié apporte un bol d’or à la future femme). Néanmoins, la soirée fut un ravissement pour les papilles : du poulet fesenjun sauce grenade et noix, des dattes confites, du riz au safran et aux raisins, des confits d’aubergines épicées. Les mignardises accompagnant le thé parachevaient ce festin. De retour à notre chaumière, l’entrée dans le domaine des songes se fit au son des trompettes nasales de Darius livré à Morphée depuis des lustres.
Tôt le lendemain, toute la troupe d’amis s’enfonça un peu plus dans le désert en direction de la cité sainte des zoroastrianistes : Chak chak. Il y avait plusieurs jours que Xerxès avait réclamé du désert à son compagnon de voyage. Le voilà qu’il était dans ce territoire de, et pour, solitaires. On est seul dans le désert et pourtant on ne l’est pas. Un désert est rempli d’énergie, de forces qui se développent à des niveaux incommensurables. On vient dans le désert pour essayer de capter ces choses là. C’est dans le désert qu’on devient croyant et connecté avec l’ensemble de l’univers. C’est l’histoire d’une poussière qui vibre, vibre jusqu’à exploser et donner un souffle vital à une matière encore inerte.
Sur la route Xerxès ne doutait plus. Les trois grandes religions monothéistes étaient nées dans des zones désertiques. Dans le désert on ne peut que croire à l’existence du monde car il y a de la place pour ça. Ici rien n’est saturé. Les éléments fusionnent harmonieusement. L’humain faut partie d’un espace-temps qu’il ne cherche pas à contrôler ; Il veut simplement pouvoir en toucher sa substantielle moelle pour ne serait-ce qu’un instant s’améliorer.
Le site de Chak chak s’inscrivait dans cette vision. La légende veut qu’une princesse perse ait fuit les persécutions arabes. Elle eut trouvé ce site à flanc de montagne pour y installer un lieu saint. Ici cohabitent la terre, l’eau, le feu, l’air et le cinquième élément (sauf qu’il a plutôt du poil aux pattes et une bonne beubar dans ce film). Un moment magique. Au pied du site, une caravane des temps modernes s’installe pour la nuit. Des barbares venus des forêts humides de Germanie. Pas de carpettes persiennes ni de dromadaires ici mais plutôt du combi BMW et mercedes-benz high-tech équipés avec les dernières gazinières à la mode. Des teutons au pays des aryens. Grinçante symbolique. Une espèce de retour aux sources (ouh ! c’est limite ça). Le Désert et sa spiritualité.
Notre retour sur Yazd nous a fait goûter aux caprices climatiques de ce territoire si particulier qui souffle le chaud mais aussi le froid la nuit venue.
Le jour suivant, Darius et Xerxès devaient végéter seuls dans la ville de Yazd alors prise dans une fine tempête de sable. Leurs amis étaient remontés sur Téhéran. Eux avaient décidé de redescendre dans le sud, près du Golfe Persique.
Trois heures qu’il essayait de trouver le sommeil mais l’insoutenable odeur de pétrole l’en empêchait. Son nez le faisait souffrir. Il avait de la fièvre. A son tour il tombait malade. Le trajet en bus fut une fois de plus une corvée tant pour les corps que pour les nerfs.
L’arrivée à Bandar Abbas rappela à Xerxès la première fois qu’il posa le sol sur son île guadeloupéenne. Une chaleur d’Hammam l’enveloppait. Soudain un avion passe, un mig 28, de cap sud. Vers la Syrie se dirent-ils ? Personne ne sait et tout le monde sait. Le gouvernement iranien supporte la clique de Bachar. A quand l’envoi du champignon 235 ?
La venue de nos deux compagnons dans l’extrême sud bouillonnant de l’Iran était motivée par l’attrait de deux îles au large des côtes perses : Hormoz et Qeshm.
Au petit matin, le soleil était déjà haut. Leurs visages étaient harcelés par l’astre mais la fraîcheur de la brise rendit la traversée plus agréable. Sur le bateau qui les emmenait sur Hormoz, ils firent la connaissance du seul scientifique de l’île. En poste ici en tant que géologue et océanographe. Ce fut une véritable chance pour eux. Il possédait une voiture et leur proposa de faire un tour sur l’île. Quelle découverte ! Une merveille géologique que cet ancien comptoir portugais. Un ensemble de couleurs ahurissant. Néanmoins la vie était rude ici. Six mille âmes réduites à une seule activité, la pêche. Darius et Xerxès étaient frappés par la désolation ambiante comme si le souffle de l’apocalypse été déjà passé ici.  L’interprète des pierres qui les accompagnait leur fit découvrir des noms autant exotiques et variés : lemonite, riolite, pyrite, soufre… Plus tard ils devaient rejoindre l’ancien complexe portugais et voir deux curieux édifices : une église enterré et construite en corail pour filtrer l’humidité ainsi qu’une citerne du même bâti où régnait une chaleur de hammam. Une contenance impressionnante. Les quelques jours de pluie assuraient de l’eau pour le reste de l’année où les températures atteignent 50°c. L’eau de pluie était filtrée par la construction en corail. La simplicité des génies, encore une fois.

Chaleurs persiques, mais shorts interdits

Le lendemain Darius et Xerxès se rendirent sur Qeshm. Plus grande, plus active du moins la ville du même nom où les bateaux venus du continent débarquent son lot de curieux. Mais le temps semble s’être arrêté également. De nombreux projets de construction à visée touristique restent inertes, à l’abandon. Passés la ville principale. Le désert et rien que le désert interrompu par les traversées de dromadaires. Quelques villages cassent le vide sablonneux et rocheux qui les entoure. Parfois au détour d’une rue, une femme avec un long niqab coloré et un curieux masque coloré en forme de bec d’aigle qui recouvre le visage. Habit traditionnel dans le sud.
Lors de leur séjour sur cette île, Darius et Xerxès ont pu rencontrer des gens venus comme eux de contrées lointaines : camerounais, philippins, ouzbèks. Tous avaient immigrés dans la Dubaï voisine en quête d’une vie meilleure. Tous attendaient de nouveau le renouvellement de leur visa pour y retourner. Pour certains c’est le paradis pour d’autres une nécessité. Pour Darius et Xerxès c’était l’occasion de toucher du doigt et de vivre pour quelques instants l’histoire de ces migrants que l’on voit en permanence au journal de 20 heures. Le jour d’après ils partagèrent une journée à travers l’île avec l’un d’entre eux, Sami. Il a quitté Douala depuis deux ans, il rêve de devenir footballeur. Il n’aime pas Dubaï. Il nous explique que certaines des filles de l’hôtel attendent aussi une nouvelle autorisation de travail afin d’exercer un vieux métier, un très vieux métier.
Pendant une journée, néanmoins, ils oublièrent tout et se laissèrent subjuguer par les mille trésors de Qeshm. Des canyons creusés par l’eau et la force des vents à la plus grande grotte de sel du monde. En chemin ils burent pour la première fois de leur vie l’eau pure d’un puits, partagèrent des dattes et des noix avec une famille sur les hauteurs de Laft. Ce village aux confins de l’île proche de la mangrove. Célèbre pour ses fabriques de bateaux traditionnels en bois. Ils goutèrent aux délices d’un bain dans le golfe persique. Au loin des tortues osaient parfois sortirent la tête. Plus tard ils devaient traverser la mangrove, observer des pêcheurs de crevette dans leurs manœuvres. Xerxès eut même un moment de nostalgie quand il découvrit que les locaux aimaient à s’adonner aux dominos. Une journée chaude qui se terminait par un des plus beaux couchers de soleil, les badgirs de Laft apportaient maintenant la fraîcheur pour la nuit. Darius et Xerxès devaient passer une journée de plus à Bandar-Abbas avant de retrouver d’anciens compagnons : Paykan, Saba Seipa et Peugeot 206. 
Ils étaient maintenant à bord du train qu’ils les ramèneraient à la capitale. La traversée des steppes désertiques au coucher était une invitation à la rêverie. Alors Xerxès rêvait que ce pays puisse resplendir de nouveau. Faire oublier ses paradoxes actuels qui nourrissent chaque jour l’actualité des médias du monde entier. Un pays qui subit un embargo international dont les premières victimes sont les populations les plus pauvres. Un paradoxe pensa-t-il quand on sait que l’Iran est la 18ème puissance économique mondiale et qu’il possède les 2èmes stocks de pétrole et de gaz du monde entre autres. Une culture multimillénaire. Un peuple parmi les plus brillants et hospitaliers du monde moderne. Des nez et des seins refaits à chaque coin de rue. Que demande le peuple si ce n’est des vacances pour venir en Iran…

Le fun de la semaine : Les histoires de Javad, notre hôte à Esfahan. Ses déboires avec notamment deux allemands : un néonazi et un journaliste. Le premier était une espèce de morceau de vandale à la recherche d’une iranienne. Le second est l’auteur d’un article sur l’Iran moderne avec comme témoin privilégié Javad. Ce dernier ne s’est pas méfié quand le journaliste lui a envoyé le lien (en allemand de l’article qui était paru dans le Zeitung). Tout a commencé à se noircir quand Javad a réussi à se faire traduire l’article en question. Rien que le titre « nous ne sommes pas tous comme ces putains de mollahs » juste en dessous une photo de Javad avec sa moto. Javad a commencé à paniquer réellement quand l’intelligence service iranienne a appelé chez lui, le priant de venir au poste. Heureusement pour lui un ami d’un ami d’un ami de son oncle était en cheville avec le chef de la police à Téhéran. Les choses se sont tassées. Enfin manière de dire…
La pompe à vélo : On est à Shiraz en train de se balader avec le Benj’ quand un local nous aborde. Au bout de quelques minutes il devient un peu lourd. Benj’ préfère rentrer au Couch, moi je voulais visiter une mosquée pas loin mais le mec me colle aux basques et il parle, il commence à être hyper méprisant, insulte la France, parle que d’argent et me reproche d’être une espèce d’impie qui met le souk dans son pays. Bref mauvais délire surtout qu’il allait à la même mosquée que moi. Dans ces cas là il vaut mieux prendre une bonne bouffée d’oxygène et se dire que des mosquées on en verra d’autres. Comme quoi, il y a aussi quelques fanatiques…
Le frelon d’or : De loin, les deux jours à Qeshm avec notre taxi-driver, un morceau de couillon et Sami le camerounais. Deux journées inoubliables. Si vous avez l’occasion de passer dans le coin prenez le temps d’un stop.   

Charpi

PS musical de Charpipo : Blue drag, de Django Reinhardt (oui messieurs dames, le Charpi se manouchise :-)
PS musical de Benjo : Freely, de Devendra Banhart

4 commentaires:

  1. Hey mais vous êtes de plus en plus trop des beaux gosses! (rien avoir avec le fond du post mais bon)

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  2. super intéressant vos écrits, descriptions, rencontres, impressions sur l'Iran. ça donne envie d'y aller....et en attendant permet de voyager. Question : il doit me manquer un épisode, mais pourquoi les filles font ainsi appel à la chirurgie esthétique ?
    Colette à Valence

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  3. je crois qu'elles ne le savent pas elles-mêmes ...

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  4. Merci pour le commentaire... Pour votre question, c'est vrai que c'est assez mysterieux, probablemement pour ressembler un peu plus a un modele occidental ideal, mais c'est aussi un des moyens pour elles (et eux !) de "voyager", ou d'affirmer (surement inconsciemment) un desaccord avec le pouvoir...

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