La Chine en vrac
Le
post sans transition.
Allez,
je m’y mets. Sans le Charpi, un peu moins de motiv’ pour écrire. Mais je sens
que ça va venir en commençant à tapoter sur la machine.
Eh
oui, on s’est séparé en bonne et due forme avec le binôme. Il a continué son
périple sur les routes lessivées de la Chine, du Laos et de la Thaïlande pour
rejoindre sa promise sous les cocotiers. Perso, je n’ai pas gaspillé un jour de
visa en Chine, à savoir trente. Un mois en Chine c’est un peu comme un mois en
Europe : c’est court. Je me suis donc cantonné à la route pour le sud-est
asiatique, à savoir les provinces du Sichuan (capitale, Chengdu) et du Yunnan
(Kunming).
Ce
n’est donc qu’un aperçu, et comme c’est délicat de faire une analyse poussée à
partir d’une visite partielle, je vais enchainer des paragraphes en vrac ! Ce
qui m’a surprit, le quotidien des gens, la nourriture, les visites, le
bouddhisme… pleins de trucs, mais sans transition
(ou presque). A vous de piocher infos et impressions comme bon vous semble (ce
post est quelque peu long mais ça ne servait rien d’en faire deux, donc prenez
votre temps, mais bossez quand-même un peu, vous êtes au boulot faudrait pas
oublier^^). (Désolé c’est pas drôle).
Le point « Différent hihihi ».
Oui
en Chine on est différents et ça se voit ! Dans certaines zones il y a
très peu de foreigners comme on nous
appelle ici. Certaines personnes n’en n’ont jamais vu. C’est surtout le cas
dans le pays ouïghour (post précèdent) mais ça continue encore au centre du
pays. Dans la plupart des endroits où je passe je suis le plus grand, et on me
le fait souvent remarquer ; en plus avec la barbe, je passe encore moins
inaperçu. Les regards de certaines personnes semblent dire « mais qu’es-ce
que c’est que ce grand machin ?! ».
Phénomène
intéressant, on nous prend souvent en photo, parfois en feintant, souvent en
nous demandant. C’est marrant, je dois être sur des dizaines de photos QQ (le facebook local)… et les
demoiselles sont souvent au taquet, avec leur rire hihihi, y’a de quoi prendre rapidement confiance^^. Un espagnol
croisé dans le coin avait même accroché une pancarte « 10 yuan » (1,2
€) pour que les chinois prennent des photos avec lui et ça marchait super
bien ! Je ne suis pas encore à sec, je n’ai pas osé.
Comme
c’est le cas pour les asiatiques en Europe, j’ai bien essuyé quelques fucking foreigners (en mandarin). On va
dire que ça fait parti du folklore local.
Mélange d'ancien et de moderne |
Le point « je me ballade dans les
rues et la campagne ».
Je
n’ai pas vu la Chine de l’Est (Pekin, Shangai, Hong-Kong…), donc ma vision est
restée assez campagnarde. Néanmoins, dans les grandes villes on croise des
jeunes hommes habillés en manga japonais ou des filles en jupes dentelles
affriolantes façon Barbie. Les coupes de cheveux sont quelque peu farfelues et
de toutes les couleurs. Indéboulonnables de leurs Iphone, ce sont les jeunes
des classes moyennes ou hautes. A côté de ça, dans les villes mais surtout les
campagnes, les classes pauvres. Ils tirent les pousse-pousse (!), vendent trois
oranges et quelques châtaignes (oui oui un produit typiquement
ardéchois !), bêchent la terre à l’ancienne, et mendient pour certains.
Il
y a une grande différence entre les habitants des villages, laissés à l’écart
de la modernisation, et les habitants des villes, qui tentent de trouver leur
bonheur matériel. Comme en France il y a quelques décennies, il y a actuellement
un fort exode rural, mais à voir ces populations dans ces grandes villes,
beaucoup restent encore au bord de la route. La pauvreté est encore plus
visible dans les villes car on peut la comparer directement aux luxurieuses
voitures et enseignes françaises ou italiennes. Comme on me l’expliquait, la
protection sociale ne fonctionne pas très bien ici. Tu m’étonnes. En sont
notamment victimes les personnes âgées, beaucoup errent dans les rues à vendre
quelques broutilles. Voir des jeunes mendier n’est pas bien drôle, mais les
vieux ce n’est pas mieux. Ils ont déjà galéré toute leur vie et se retrouvent
au même point aujourd’hui…
J’ai
été assez choqué par les relations entre ces classes. J’ai observé un vrai
mépris entre le pauvre vendeur et le
riche client (par ailleurs fort sympathique) qui ne dit jamais bonjour ni merci
ni merde. Et le vendeur ne dit rien, il est à son service quoi qu’il en soit,
c’est comme ça et puis c’est tout ! Communisme où es-tu ?
En
se baladant dans le Yunnan, on rencontre d’autres peuples que les majoritaires Han.
Ils ne sont pas déguisés en manga et Barbie mais portent leurs habits
traditionnels, généralement forts colorés et leurs peaux affichent un teint
plus bronzé. Des 56 minorités en Chine, 26 sont implantées au Yunnan : les
Naxi, Bai, Dai, Hani... Langue, écriture, habit, tradition, musique, religion… chacun
sont style ! Certaines nationalités
ne comptent plus que deux milles personnes, d’autres en comptent encore
plusieurs millions. Apparemment, le gouvernement chinois les laisse plutôt
tranquille. Sauf certains comme les tibétains bien sûr, j’y reviendrai. Et les
jeunes générations ont tendances à répondre aux sirènes des grandes métropoles…
combien de décennies ces peuples vont-ils garder leurs différences ?
Habits traditionnels de minorités du Yunnan |
Le point « famille je vous aime ».
Les
relations à l’intérieur des familles semblent bien plus fortes ici qu’en
Occident. On vit encore à deux ou trois générations sous le même toit et si
possible on ne laisse personne sur le carreau. Mais cela entraîne des pressions
sur les jeunes générations qui peuvent difficilement se défaire de la tradition
et, par exemple, filer étudier et vivre à l’étranger. J’en ai croisé plusieurs
dans ce cas, déchiré entre leurs désirs d’aventures et la pression de la
tradition… Celle-ci étant accentué car les enfants sont souvent des garçons ou filles
uniques, faute à la politique mise en place dans les années soixante-dix.
Généralement
cette politique semble avoir été suivie, je n’ai rencontré que des enfants
uniques. Les femmes étaient (sont, encore) opérées pour empêcher toute nouvelle
naissance. Mais comme toute loi, elle a été débordée par les ailes. Il est
possible de payer pour avoir un second enfant, mais le prix est exorbitant au
vu de ce qu’ils gagnent. Au-delà de ça plusieurs voies possibles. Pour les
classes pauvres, surtout dans les campagnes, les femmes ont continué à avoir
des enfants mais seul le premier avait une identité officielle, le droit
d’aller à l’école etc. Pour les classes moyennes, il y avait toujours la
possibilité d’aller accoucher aux Etats-Unis, l’enfant revenant avec la double
nationalité. Enfin pour les riches, un bon gros bifton sous la table et cette
loi n’a jamais existé.
J’écris
plus ou moins au passé mais c’est toujours en pratique. Seulement aujourd’hui,
si les deux parents ont ni frère ni sœur, ils peuvent avoir deux enfants,
wouhou c’est la fête à la maison !
Et
quand les enfants sont là, c’est la course à l’éducation. En tout cas à partir
des classes moyennes qui ont un avenir en dehors des rues et des champs. Avec
des classes allant de quarante à soixante-dix élèves par classes (quelque soit
l’âge), ils bossent comme des fous pour arriver dans les premiers et assurer leur
avenir… D’après ce que j’en ai entendu, leur enfance et adolescence n’a pas
l’air bien drôle, et est rythmée par cette course à la première place.
Pause live : bon allez, il est
20h30, je vais sortir dans les rues de Sapa (quel pays ?) me faire une petite
street food, en frayant mon chemin au milieu du brouillard, des mama hmongs (ceci
est un indice) et des motos barjots. Bon ap’ !
…Le lendemain matin. Après avoir mangé hier
soir un barbecue street food, j’ai rencontré un couple d’israéliens, puis dans
le bar avec ma Bière Larue, des équatoriens, australiens… je reprends
l’écriture ce matin.
Près de Dali, Yunnan |
Le point « où sont les feeeeeemmes ? ».
Ont-elles
leur place dans ce pays ? A première vue oui, quand je les croise dans les
rues, dans les villages, ou dans le métro, je ne les sens pas à l’écart ou comme
population de seconde zone comme ça pouvait être un peu le cas en Iran.
D’ailleurs étrangement, les femmes font des boulots de mecs, pompiste par exemple ou plus étonnant encore, bossent sur
les chantiers à charrier les sacs de ciments, les brouettes et autres moellons.
L’égalité des sexes vue par le communisme. Mesdames si ça vous tente…
Particularité
de quelques minorités du Yunnan, certaines sont matriarcales. Même si cela tend
à la disparition, les femmes dirigent ces communautés. Par exemple, elles ont
un mari (jusque là tout va bien) mais on le droit de sortir de la maison
familiale tous les soirs pour aller voir l’homme qui les tente, et le mari
laisse faire, c’est la tradition ! Mesdames, encore une fois, si ça vous
tente…
Au-delà
de ça, la femme n’est pas du tout l’égale de l’homme. En tout cas dans la
classe moyenne/haute que j’ai fréquenté. Encore plus qu’en occident, les
employeurs ne leurs font pas confiance et elles sont embauchées après les
hommes. A la sortie de fac d’Ada (une chinoise de Kunming), tous les mecs ont
été rapidement embauchés… aucune fille. Dans les esprits, leurs places est
encore à la maison. Et quelque soit la classe, les filles m’ont dit qu’en
raison de la politique de l’enfant unique, leurs parents auraient préféré avoir
un garçon. Pour les aider au travail, pour garder le nom du père etc.
Ce
classement en seconde zone des femmes se voit également dans les grandes
entreprises ou en politique ou leur nombre est proche de zéro, ce qui n’aide
pas à la défense de leurs droits. Ada veut s’engager dans ce combat en Chine…
On
m’a également parlé dans cette classe un peu huppée, de la grande pression sur
les jeunes hommes, qui aujourd’hui, s’ils veulent trouver une femme, doivent
d’abord avoir travail, voiture et maison perso. Il faut rentrer dans le moule,
et le plus vite possible. On me dit que les jeunes se marient de plus en plus tôt,
qu’il y a de moins en moins de célibataires… l’inverse de chez nous, cela étant
toujours porté selon moi, par cette course à la réussite, tant au travail que
dans la vie de famille. Nombreuses sont les filles rencontrées qui ne cherchent
qu’un riche mari en priorité, et on verra bien après pour les sentiments. J’ai
bien essayé de rajouter des zéros sur mon compte pour paraitre riche…
Toujours dans la rubrique seconde zone,
le point « Tibet ».
On
en parle beaucoup en Europe… moins ici ! A l’origine, on voulait y faire
un tour avec Charpi, mais pour entrer dans la Province, il faut un permis
spécial, être un groupe de minimum cinq de la même nationalité et être
accompagné d’un guide qu’il faut évidemment rémunérer. C’est étrange on dirait
qu’ils ont quelque chose à cacher. On n’a dit non. J’ai apprit là-bas que les
tibétains ne vivaient pas que dans la province du Tibet mais aussi dans les
provinces voisines comme au Sichuan et au Yunnan. Mais j’ai été prit de court…
Comme
on peut s’y attendre, les autorités cachent tout ce qui se passe là-bas. Et
c’est plus facile d’entourlouper le chinois moyen quand toutes les télévisions
gratuites sont tenues par Pékin. Donc la très grande majorité des chinois
soutient le gouvernement ou au mieux, n’a pas d’avis. Par contre ceux qui ont
accès à des infos venant de l’étranger ou pour les bouddhistes tibétains, c’est
une toute autre affaire. Quelques faits, simplement :
En
en parlant dans un bus avec Ada, elle n’a pas voulu citer le nom du Dalai Lama
mais m’a montré une photo. C’est en effet interdit de le citer et un ami a
elle, alors qu’ils mangeaient tranquillou au resto, s’est fait embarquer au
poste car un flic l’avait entendu citer le nom d’un maitre bouddhiste. Ça ne
déconne pas… Et ce n’est qu’un amuse-bouche. Elle prend actuellement des cours
de conduite avec un jeune qui vient de finir son servir militaire au Tibet. Celui-ci
était tout fière de lui dire qu’ils avaient fait plusieurs descentes dans des
temples ou villages, liquidant froidement religieux et habitants afin de
terroriser les esprits rebelles. Ça parait assez fou mais je n’ai pas de raison
de ne pas la croire. Il a même fait des vidéos, mais n’est pas bien enclin à
les faire passer. Si ces films pouvaient sortir sur la voie publique…
Et
les monastères bouddhistes tibétains sont étroitement surveillés par Pékin,
surtout ceux fréquentés par les touristes. Les Maitres sont suivis, les écrits
sont surveillés… mais discrètement bien sûr, en bon touriste étranger ou
chinois tu ne vois rien.
Emei Shan, des milliers de drapeaux de prières tibétains |
Le point « bouddhisme et
ouverture ».
Et
oui, encore une subtile transition, pas mal pour un post sans transition,
non ?!
Je
ne vais pas m’étaler sur cette religion, je ne m’y connais pas assez ou il y en
aurait trop à dire. En tout cas, dans ces régions en bordure du Tibet, on
croise beaucoup de religieux, et c’est quand-même assez étonnant de croiser des
bonzes avec Iphone et appareil photo dernière technologie. Et j’ai été encore
plus surpris quand je me suis retrouvé dans la maison de la plus grande Master
de tout le bouddhisme tibétain (Zhuo De Ba Mu en chinois, réincarnation de Kurukulle), match de NBA sur l’écran géant du salon. Encore
cet appel du monde moderne, confronté aux traditions. En tout cas à mes yeux,
cela ne sonne pas trop faux, et j’ai apprécié voir les bonzes très souriants,
avec les touristes ou entre eux. J’ai beaucoup entendu parler du power des grands maitres, des bonzes ou
mêmes des simples pratiquants, mais il m’aurait fallu un peu plus de temps pour
confronter cela à la réalité. Next time
(comme on a l’habitude de dire avec Charpi).
Et
cela attire, j’ai croisé quelques occidentaux venus en villégiature dans le
coin, certains pour des stages de Kung-Fu dans des temples, d’autres pour
découvrir ce monde, et qui s’y sont désormais établis. « Heureusement »
mon visa n’était que d’un mois, sinon qui sait…
Le point « j’ai fait mon touriste
quand-même ».
Sans
transition aucune cette fois-ci. Ce pays est tellement immense, j’aurais aimé
aller voir la Grande Muraille, la Cité Interdite, Shanghai, mon couz à
Hong-Kong… mais j’en ai déjà vu pas mal. Des temples déjà, ils sont magnifiques
et appellent parfois au recueillement comme peuvent le faire des petites
chapelles paumées en France ou certaines mosquées en Turquie et Iran.
Avec
Killian le catalan de Chengdu, on s’est fait un bon trail sur une des quatre
montagnes bouddhiste de Chine, Emei Shan. Au top ! On a vu ensemble le
Grand Bouddha de Leshan, le plus haut du monde, 71 mètres (et en plus il est
assis), datant du IXème siècle, taillé en bord de rivière pour surveiller les
crues incessantes de cette dernière. Point non négligeable : il affiche un
sourire bienheureux, comme la majorité des Bouddhas. Ça change de certains dogmes
et ça fait pas de mal.
On
a aussi fait les touristes à rendre visite aux pandas de Chengdu, c’est croooo
mignon. Ils passent leur journée à manger des bambous, cherchant la meilleure
position pour ne pas trop forcer et s’en mettre plein la panse. De vrais
branleurs. Alors là cher public excusez cette familiarité soudaine mais le mot
s’y prête parfaitement. En effet, ils ne sont plus du tout motivés à chasser de
la demoiselle panda ce qui pose un problème pour la survie de l’espèce. Ils
leurs passent donc des films à caractère stimulant… mais je n’ai pas eu plus de
détails sur les scénarios et acteurs de ces susdits films.
Enfin
bref… Le Yunnan m’a vu passé dans les belles (et très touristiques) villes de
Dali et Lijiang mais aussi les terraces de riz de Yuanyang (très
brouillardeuses malheureusement), les Gorges du Saut du Tigre… Un beau pays
quoi !
Live again. Allez, après une balade dans
les environs de Sapa, toujours au milieu du brouillard, je reprends la plume.
Par contre, le courant n’est pas encore revenu dans la ville, depuis hier soir.
Jianshui, Yunnan, et ses danseurs du soir |
Le point « enchainement
hétéroclite ».
Ce
qui est sympa dans ce genre de voyage c’est l’enchainement des journées, où
l’on passe du coq à l’âne puis au panda puis à je ne sais pas quel autre animal
encore.
Par
exemple l’autre jour, où dans l’aprèm j’allais faire du shopping dans les
magasins de luxe français et italiens : Louis Vuitton en tête, suivi de
près par Prada, Cartier, Dior et autres Hubo Goss. A 60 € le rouge à lèvres chez
Coco Channel, j’ai remis mon investissement à plus tard. En soirée je me
retrouvai dans un resto bouddhiste avec une famille chinoise et une femme bonze
(une bonzesse ? non quand-même pas j’espère). Cela avant d’aller dans la
maison de cette Maitre bouddhiste, malheureusement pour mes amis (et moi aussi)
elle était malade nous n’avons donc pu la voir, mais j’ai passé la soirée avec
tous ces religieux… singulier !
Autre
exemple, l’enchainement de quelques soirées dans le Sichuan. Premier soir
festival rock chinois avec Killian le catalan, bon dieu ça dépote. Mais ça
n’applaudit pas… et de manière générale, les chinois et la musique ça fait
souvent deux ; Le lendemain trek, et nuit à 2500 m sous la neige dans une
bicoque au fin fond d’une montagne bouddhiste avec une vieille mama qui
nous a fait un riz-œuf ; puis nuit plus tranquille au pied de cette montagne
dans une auberge presque normal avec quand-même un singapourien qui faisait ses
rituels religieux au milieu de la chambre ; et enfin le soir suivant à
Chengdu pour l’inauguration d’un bar belge, le Via Via, où j’avais été invité.
Quel plat de nouilles ! Mais c’est ça qu’c’est bon.
Transition capilotractée où du riz-œuf
je passe au point « chinese food ».
J’ai
bien mangé en Chine. Ici tout ce fait au wok, à la poêle, au barbecue, à l’eau,
à l’huile mais rien au four malheureusement. En dehors des familles, on peut
manger dans la rue ou dans les restaurants. Dans la rue, on s’assoit à une
petite tablée et on jongle avec les baguettes pour manger des noodles ou du riz,
accompagnés de légumes et viandes, des beignets, des dumplings (boulettes de
pates fourrés aux légumes ou viandes), tout type de viande bizarre (on m’a fait
mangé de la langue de canard avec toute la tube digestif tout ça tout ça, c’était
plutôt étrange surtout la consistance).
La
deuxième solution est de manger au resto. C’est sympa car on commande une
dizaine de plats sur la table (tournante en général) et on pique avec les
baguettes le plat qui passe devant soi. Spécialité de Chengdu, le Hot Pot, où
chacun a son bouillon en ébullition devant soi, et où l’on y cuit tous les
ingrédients présents sur la table. Une fondue chinoise comme on dit chez nous.
A part les fines tranches de viande ou poisson, on retrouve du bambou et tous
types de légumes, des champignons étranges, des tofus de toutes sortes, des
dumplings, des sortes de gâteaux…
C’est
convivial de partager les plats, on pioche un peu de partout, comme bon nous
semble. A cela on ajoute une sauce bien épicée comme tous les plats en Chine.
J’ai souvent demandé des plats non épicés, mais ça l’était quand-même !
Par pour eux… Oui parfois j’ai craché du feu.
Très
bonne nourriture vous l’aurez compris, mais comme dans de nombreux pays, le hic
intervient au dessert. Car il n’y en a pas. Ou alors des fruits. Ça commence à
manquer je dois vous dire un bon vacherin, un gâteau au chocolat digne de ce
nom, une tarte tatin toute chaude avec sa boule de vanille de Madagascar… je me
fais du mal. J’ai quand-même pu déguster un très bon tiramisu et une crème
brulée tout à fait acceptable au bar belge de Chengdu. Merci les belges.
Anecdote marrante dans ce bar-resto, les serveuses n’étaient pas encore
habituées à amener les plats les uns après les autres (comme en Europe) donc on
s’est retrouvés avec les desserts en entrée, l’entrée deux minutes après et le
plat principal à la suite.
Le point « Environnement »
(car il en faut toujours un).
Eh
oui il en fait un car les enfants de l’école de St-Priest nous on demandé de
planter un arbre en Chine (car ça capte le CO2, pas sots les mioches)
et de leur prouver que la pollution atmosphérique est plus forte qu’en France.
Pour l’arbre, check ! Pour la pollution de l’air, c’est pas gagné car les
villes où je suis passé ne sont pas si polluées que ça. Pas plus qu’en France.
Cela étant notamment dû au fait que toute la moitié sud du pays n’a pas de
chauffage central et que peu de particuliers ont leur propre chauffage. Moins
de pollution certes mais ça meule ! Mais comme le rapportait Le Monde il y
a peu, la pollution atmosphérique augmente très rapidement dans l’Empire du
Milieu, jusqu’à provoquer la mort de plus de deux millions de personnes par an…
Bonne
pratique non négligeable dans les provinces où je suis passé, tous les scooters
roulent à l’électricité. Et ces éoliennes vues sur des kilomètres, dans le
train entre Urumqi et Chengdu… Ça progresse les gars, ne vous arrêtez pas là
surtout (gros hic, le pays a prévu de construire plus de cent réacteurs
nucléaires et centrales à charbon dans les années à venir).
Malheureusement
les citoyens, s’ils sont un peu plus disciplinés que dans d’autres pays
traversés, jettent encore facilement tous leurs détritus dans la rue et la
nature. Mais ça semble moins pollué qu’en Albanie par exemple car un des boulots
les plus courus est celui de balayeur… Donc les gens cherchent rarement les
poubelles. Néanmoins, les balayeurs passent rarement dans les rivières.
Il
est hallucinant de voir aussi tous ces emballages plastiques dans les
supermarchés. Chaque pomme, banane, parfois date, est mise sous cellophane.
Etonnant cette attention donnée à l’hygiène quand on les voit cracher de
partout même à table. Ca n’est pas un peu paradoxal ? Futur problème de
santé à grande échelle, les antennes relais qui pullulent de partout et sans
les cacher (comme chez nous), on les voit sur les écoles, sur les temples, ils
s’en foutent. On ne va quand-même pas arrêter le progrès pour des
considérations sanitaires.
Chengdu, pays du panda ! |
Le point « pas classe, voire pas
classe du tout ».
J’en
ai déjà un peu parlé mais les chinois ont des comportements assez choquants
pour un tendre occidental comme moi. Déjà ça racle des gorges dans tous les
coins de rues, dans les bus, certains restos… et ça lâche des gros crachats
parfois juste devant toi sinon dessus. Bien sûr on peut cracher (discrètement)
à table mais on ne se mouche pas. La parisienne Doriane en a fait l’expérience
en se faisant virer d’un resto à Pékin !
Après
ça, quand ils mangent ils en foutent de partout, sur la table, par terre, et
sur le menton bien sûr… Même les charmantes damoiselles ne sont pas de tout
reproche. Je généralise à peine et en tout cas le sluuurp pour boire sa soupe (à la Jacques Brel) est une des bases
de la culture culinaire.
Dans
un autre style, j’ai été étonné de la façon dont se parlent les gens (comme je
l’ai dit plus haut). A cela s’ajoute une langue qui peut être très incisive,
accentuée par des voix très dures et cassantes, et c’est encore surprenant
quand ce sont des femmes. Les gens se gueulent dessus et c’est normal. Ils laissent
encore plus faire quand c’est un uniforme qui intervient, cela étant peut être
hérité de l’époque de la Révolution Culturelle ou les humiliations en public par
les Gardes Rouges étaient courantes et où il ne fallait mieux pas se rebeller.
Ils
restent également sans réactions dans les dortoirs quand des nouveaux arrivant
allument les lumières, parlent normalement sans aucun effort de discrétion,…
c’est vraiment particulier.
Toujours
dans cette relation particulière entre les gens, ceux-ci se doublent sans
scrupules dans les queues, sans discrétion aucune, jusqu’à se pousser et se
tirer. En France on double aussi, mais au moins on fait ça discrètement ou avec
classe, pas ici.
Et
pour finir le point klaxonne. Ils en sont fous dans tous les pays traversés,
mais la petite touche locale consiste à le faire sonner pendant environ trois
secondes à la suite. Et c’est très long trois secondes quand tu commences à
t’endormir dans un bus… Et surtout, personne ne dit rien, c’est normal.
Pour finir cet article en vrac, le point
« bordel ».
Justement
en Chine, les bordels c’est monnaie courante (souvent le premier étage des
hôtels) et nombreux sont ceux qui semblent y avoir goutés ; Mao est généralement
bien vu, la Révolution Culturelle n’ayant pas fait « que des mauvaises
choses » ; Ils kiffent les karaokés (KTV), il y en a de partout et
c’est franchement fun ; Ils dansent un peu de partout en groupe dans la
rue ou sur les places, belle tradition qui tend à disparaitre avec les
nouvelles générations ; Ils n’ont pas bien saisi le concept des fêtes de
fin d’année : un grosse bringue pour Noël, et en famille pour le jour de
l’an…
Le frelon d’or : la ville de Dali, dans le Yunnan, et cette bringue de
Christmas dans les rues.
La pompe à vélo : ce mépris entre les gens, les classes,… qui ne gène
personne.
Le fun : quand ils répondent au téléphone, ils disent une
sorte de « Ouuaaaiiii » avec un bon vieil accent stéphanois, c’est
vraiment trop bon. Je ne pouvais m’empêcher de répéter ce superbe « Ouuaaaiiii »
ce qui m’a valu quelques regards interloqués.
Benjo
PS
Musical de Benjo : China Girl, de David Bowie.
PS Musical de Charpi : Une femme seule, de IAM
J'ai tout lu! Oui oui
RépondreSupprimerBenjo, je veux que tu me ramènes un panda !!!
RépondreSupprimerJ'ai complètement craqué, il sera super dans mon salon !!
Bises et BONNE ANNEE 2013!!
Clémence