5 janv. 2013

La Chine en vrac
Le post sans transition.

Allez, je m’y mets. Sans le Charpi, un peu moins de motiv’ pour écrire. Mais je sens que ça va venir en commençant à tapoter sur la machine.
Eh oui, on s’est séparé en bonne et due forme avec le binôme. Il a continué son périple sur les routes lessivées de la Chine, du Laos et de la Thaïlande pour rejoindre sa promise sous les cocotiers. Perso, je n’ai pas gaspillé un jour de visa en Chine, à savoir trente. Un mois en Chine c’est un peu comme un mois en Europe : c’est court. Je me suis donc cantonné à la route pour le sud-est asiatique, à savoir les provinces du Sichuan (capitale, Chengdu) et du Yunnan (Kunming).
Ce n’est donc qu’un aperçu, et comme c’est délicat de faire une analyse poussée à partir d’une visite partielle, je vais enchainer des paragraphes en vrac ! Ce qui m’a surprit, le quotidien des gens, la nourriture, les visites, le bouddhisme…  pleins de trucs, mais sans transition (ou presque). A vous de piocher infos et impressions comme bon vous semble (ce post est quelque peu long mais ça ne servait rien d’en faire deux, donc prenez votre temps, mais bossez quand-même un peu, vous êtes au boulot faudrait pas oublier^^). (Désolé c’est pas drôle).

Le point « Différent hihihi ».
Oui en Chine on est différents et ça se voit ! Dans certaines zones il y a très peu de foreigners comme on nous appelle ici. Certaines personnes n’en n’ont jamais vu. C’est surtout le cas dans le pays ouïghour (post précèdent) mais ça continue encore au centre du pays. Dans la plupart des endroits où je passe je suis le plus grand, et on me le fait souvent remarquer ; en plus avec la barbe, je passe encore moins inaperçu. Les regards de certaines personnes semblent dire « mais qu’es-ce que c’est que ce grand machin ?! ».
Phénomène intéressant, on nous prend souvent en photo, parfois en feintant, souvent en nous demandant. C’est marrant, je dois être sur des dizaines de photos QQ (le facebook local)… et les demoiselles sont souvent au taquet, avec leur rire hihihi, y’a de quoi prendre rapidement confiance^^. Un espagnol croisé dans le coin avait même accroché une pancarte « 10 yuan » (1,2 €) pour que les chinois prennent des photos avec lui et ça marchait super bien ! Je ne suis pas encore à sec, je n’ai pas osé.
Comme c’est le cas pour les asiatiques en Europe, j’ai bien essuyé quelques fucking foreigners (en mandarin). On va dire que ça fait parti du folklore local.

Mélange d'ancien et de moderne

Le point « je me ballade dans les rues et la campagne ».
Je n’ai pas vu la Chine de l’Est (Pekin, Shangai, Hong-Kong…), donc ma vision est restée assez campagnarde. Néanmoins, dans les grandes villes on croise des jeunes hommes habillés en manga japonais ou des filles en jupes dentelles affriolantes façon Barbie. Les coupes de cheveux sont quelque peu farfelues et de toutes les couleurs. Indéboulonnables de leurs Iphone, ce sont les jeunes des classes moyennes ou hautes. A côté de ça, dans les villes mais surtout les campagnes, les classes pauvres. Ils tirent les pousse-pousse (!), vendent trois oranges et quelques châtaignes (oui oui un produit typiquement ardéchois !), bêchent la terre à l’ancienne, et mendient pour certains.
Il y a une grande différence entre les habitants des villages, laissés à l’écart de la modernisation, et les habitants des villes, qui tentent de trouver leur bonheur matériel. Comme en France il y a quelques décennies, il y a actuellement un fort exode rural, mais à voir ces populations dans ces grandes villes, beaucoup restent encore au bord de la route. La pauvreté est encore plus visible dans les villes car on peut la comparer directement aux luxurieuses voitures et enseignes françaises ou italiennes. Comme on me l’expliquait, la protection sociale ne fonctionne pas très bien ici. Tu m’étonnes. En sont notamment victimes les personnes âgées, beaucoup errent dans les rues à vendre quelques broutilles. Voir des jeunes mendier n’est pas bien drôle, mais les vieux ce n’est pas mieux. Ils ont déjà galéré toute leur vie et se retrouvent au même point aujourd’hui…
J’ai été assez choqué par les relations entre ces classes. J’ai observé un vrai mépris entre le pauvre vendeur et le riche client (par ailleurs fort sympathique) qui ne dit jamais bonjour ni merci ni merde. Et le vendeur ne dit rien, il est à son service quoi qu’il en soit, c’est comme ça et puis c’est tout ! Communisme où es-tu ?
En se baladant dans le Yunnan, on rencontre d’autres peuples que les majoritaires Han. Ils ne sont pas déguisés en manga et Barbie mais portent leurs habits traditionnels, généralement forts colorés et leurs peaux affichent un teint plus bronzé. Des 56 minorités en Chine, 26 sont implantées au Yunnan : les Naxi, Bai, Dai, Hani... Langue, écriture, habit, tradition, musique, religion… chacun sont style ! Certaines nationalités ne comptent plus que deux milles personnes, d’autres en comptent encore plusieurs millions. Apparemment, le gouvernement chinois les laisse plutôt tranquille. Sauf certains comme les tibétains bien sûr, j’y reviendrai. Et les jeunes générations ont tendances à répondre aux sirènes des grandes métropoles… combien de décennies ces peuples vont-ils garder leurs différences ?

Habits traditionnels de minorités du Yunnan

Le point « famille je vous aime ».
Les relations à l’intérieur des familles semblent bien plus fortes ici qu’en Occident. On vit encore à deux ou trois générations sous le même toit et si possible on ne laisse personne sur le carreau. Mais cela entraîne des pressions sur les jeunes générations qui peuvent difficilement se défaire de la tradition et, par exemple, filer étudier et vivre à l’étranger. J’en ai croisé plusieurs dans ce cas, déchiré entre leurs désirs d’aventures et la pression de la tradition… Celle-ci étant accentué car les enfants sont souvent des garçons ou filles uniques, faute à la politique mise en place dans les années soixante-dix.
Généralement cette politique semble avoir été suivie, je n’ai rencontré que des enfants uniques. Les femmes étaient (sont, encore) opérées pour empêcher toute nouvelle naissance. Mais comme toute loi, elle a été débordée par les ailes. Il est possible de payer pour avoir un second enfant, mais le prix est exorbitant au vu de ce qu’ils gagnent. Au-delà de ça plusieurs voies possibles. Pour les classes pauvres, surtout dans les campagnes, les femmes ont continué à avoir des enfants mais seul le premier avait une identité officielle, le droit d’aller à l’école etc. Pour les classes moyennes, il y avait toujours la possibilité d’aller accoucher aux Etats-Unis, l’enfant revenant avec la double nationalité. Enfin pour les riches, un bon gros bifton sous la table et cette loi n’a jamais existé.
J’écris plus ou moins au passé mais c’est toujours en pratique. Seulement aujourd’hui, si les deux parents ont ni frère ni sœur, ils peuvent avoir deux enfants, wouhou c’est la fête à la maison !
Et quand les enfants sont là, c’est la course à l’éducation. En tout cas à partir des classes moyennes qui ont un avenir en dehors des rues et des champs. Avec des classes allant de quarante à soixante-dix élèves par classes (quelque soit l’âge), ils bossent comme des fous pour arriver dans les premiers et assurer leur avenir… D’après ce que j’en ai entendu, leur enfance et adolescence n’a pas l’air bien drôle, et est rythmée par cette course à la première place.

Pause live : bon allez, il est 20h30, je vais sortir dans les rues de Sapa (quel pays ?) me faire une petite street food, en frayant mon chemin au milieu du brouillard, des mama hmongs (ceci est un indice) et des motos barjots. Bon ap’ !
…Le lendemain matin. Après avoir mangé hier soir un barbecue street food, j’ai rencontré un couple d’israéliens, puis dans le bar avec ma Bière Larue, des équatoriens, australiens… je reprends l’écriture ce matin.

Près de Dali, Yunnan

Le point « où sont les feeeeeemmes ? ».
Ont-elles leur place dans ce pays ? A première vue oui, quand je les croise dans les rues, dans les villages, ou dans le métro, je ne les sens pas à l’écart ou comme population de seconde zone comme ça pouvait être un peu le cas en Iran. D’ailleurs étrangement, les femmes font des boulots de mecs, pompiste par exemple ou plus étonnant encore, bossent sur les chantiers à charrier les sacs de ciments, les brouettes et autres moellons. L’égalité des sexes vue par le communisme. Mesdames si ça vous tente…
Particularité de quelques minorités du Yunnan, certaines sont matriarcales. Même si cela tend à la disparition, les femmes dirigent ces communautés. Par exemple, elles ont un mari (jusque là tout va bien) mais on le droit de sortir de la maison familiale tous les soirs pour aller voir l’homme qui les tente, et le mari laisse faire, c’est la tradition ! Mesdames, encore une fois, si ça vous tente…
Au-delà de ça, la femme n’est pas du tout l’égale de l’homme. En tout cas dans la classe moyenne/haute que j’ai fréquenté. Encore plus qu’en occident, les employeurs ne leurs font pas confiance et elles sont embauchées après les hommes. A la sortie de fac d’Ada (une chinoise de Kunming), tous les mecs ont été rapidement embauchés… aucune fille. Dans les esprits, leurs places est encore à la maison. Et quelque soit la classe, les filles m’ont dit qu’en raison de la politique de l’enfant unique, leurs parents auraient préféré avoir un garçon. Pour les aider au travail, pour garder le nom du père etc.
Ce classement en seconde zone des femmes se voit également dans les grandes entreprises ou en politique ou leur nombre est proche de zéro, ce qui n’aide pas à la défense de leurs droits. Ada veut s’engager dans ce combat en Chine…
On m’a également parlé dans cette classe un peu huppée, de la grande pression sur les jeunes hommes, qui aujourd’hui, s’ils veulent trouver une femme, doivent d’abord avoir travail, voiture et maison perso. Il faut rentrer dans le moule, et le plus vite possible. On me dit que les jeunes se marient de plus en plus tôt, qu’il y a de moins en moins de célibataires… l’inverse de chez nous, cela étant toujours porté selon moi, par cette course à la réussite, tant au travail que dans la vie de famille. Nombreuses sont les filles rencontrées qui ne cherchent qu’un riche mari en priorité, et on verra bien après pour les sentiments. J’ai bien essayé de rajouter des zéros sur mon compte pour paraitre riche…

Toujours dans la rubrique seconde zone, le point « Tibet ».
On en parle beaucoup en Europe… moins ici ! A l’origine, on voulait y faire un tour avec Charpi, mais pour entrer dans la Province, il faut un permis spécial, être un groupe de minimum cinq de la même nationalité et être accompagné d’un guide qu’il faut évidemment rémunérer. C’est étrange on dirait qu’ils ont quelque chose à cacher. On n’a dit non. J’ai apprit là-bas que les tibétains ne vivaient pas que dans la province du Tibet mais aussi dans les provinces voisines comme au Sichuan et au Yunnan. Mais j’ai été prit de court…
Comme on peut s’y attendre, les autorités cachent tout ce qui se passe là-bas. Et c’est plus facile d’entourlouper le chinois moyen quand toutes les télévisions gratuites sont tenues par Pékin. Donc la très grande majorité des chinois soutient le gouvernement ou au mieux, n’a pas d’avis. Par contre ceux qui ont accès à des infos venant de l’étranger ou pour les bouddhistes tibétains, c’est une toute autre affaire. Quelques faits, simplement :
En en parlant dans un bus avec Ada, elle n’a pas voulu citer le nom du Dalai Lama mais m’a montré une photo. C’est en effet interdit de le citer et un ami a elle, alors qu’ils mangeaient tranquillou au resto, s’est fait embarquer au poste car un flic l’avait entendu citer le nom d’un maitre bouddhiste. Ça ne déconne pas… Et ce n’est qu’un amuse-bouche. Elle prend actuellement des cours de conduite avec un jeune qui vient de finir son servir militaire au Tibet. Celui-ci était tout fière de lui dire qu’ils avaient fait plusieurs descentes dans des temples ou villages, liquidant froidement religieux et habitants afin de terroriser les esprits rebelles. Ça parait assez fou mais je n’ai pas de raison de ne pas la croire. Il a même fait des vidéos, mais n’est pas bien enclin à les faire passer. Si ces films pouvaient sortir sur la voie publique…
Et les monastères bouddhistes tibétains sont étroitement surveillés par Pékin, surtout ceux fréquentés par les touristes. Les Maitres sont suivis, les écrits sont surveillés… mais discrètement bien sûr, en bon touriste étranger ou chinois tu ne vois rien.

Emei Shan, des milliers de drapeaux de prières tibétains

Le point « bouddhisme et ouverture ».
Et oui, encore une subtile transition, pas mal pour un post sans transition, non ?!
Je ne vais pas m’étaler sur cette religion, je ne m’y connais pas assez ou il y en aurait trop à dire. En tout cas, dans ces régions en bordure du Tibet, on croise beaucoup de religieux, et c’est quand-même assez étonnant de croiser des bonzes avec Iphone et appareil photo dernière technologie. Et j’ai été encore plus surpris quand je me suis retrouvé dans la maison de la plus grande Master de tout le bouddhisme tibétain (Zhuo De Ba Mu en chinois, réincarnation de Kurukulle), match de NBA sur l’écran géant du salon. Encore cet appel du monde moderne, confronté aux traditions. En tout cas à mes yeux, cela ne sonne pas trop faux, et j’ai apprécié voir les bonzes très souriants, avec les touristes ou entre eux. J’ai beaucoup entendu parler du power des grands maitres, des bonzes ou mêmes des simples pratiquants, mais il m’aurait fallu un peu plus de temps pour confronter cela à la réalité. Next time (comme on a l’habitude de dire avec Charpi).
Et cela attire, j’ai croisé quelques occidentaux venus en villégiature dans le coin, certains pour des stages de Kung-Fu dans des temples, d’autres pour découvrir ce monde, et qui s’y sont désormais établis. « Heureusement » mon visa n’était que d’un mois, sinon qui sait…

Le point « j’ai fait mon touriste quand-même ».
Sans transition aucune cette fois-ci. Ce pays est tellement immense, j’aurais aimé aller voir la Grande Muraille, la Cité Interdite, Shanghai, mon couz à Hong-Kong… mais j’en ai déjà vu pas mal. Des temples déjà, ils sont magnifiques et appellent parfois au recueillement comme peuvent le faire des petites chapelles paumées en France ou certaines mosquées en Turquie et Iran.
Avec Killian le catalan de Chengdu, on s’est fait un bon trail sur une des quatre montagnes bouddhiste de Chine, Emei Shan. Au top ! On a vu ensemble le Grand Bouddha de Leshan, le plus haut du monde, 71 mètres (et en plus il est assis), datant du IXème siècle, taillé en bord de rivière pour surveiller les crues incessantes de cette dernière. Point non négligeable : il affiche un sourire bienheureux, comme la majorité des Bouddhas. Ça change de certains dogmes et ça fait pas de mal.
On a aussi fait les touristes à rendre visite aux pandas de Chengdu, c’est croooo mignon. Ils passent leur journée à manger des bambous, cherchant la meilleure position pour ne pas trop forcer et s’en mettre plein la panse. De vrais branleurs. Alors là cher public excusez cette familiarité soudaine mais le mot s’y prête parfaitement. En effet, ils ne sont plus du tout motivés à chasser de la demoiselle panda ce qui pose un problème pour la survie de l’espèce. Ils leurs passent donc des films à caractère stimulant… mais je n’ai pas eu plus de détails sur les scénarios et acteurs de ces susdits films.
Enfin bref… Le Yunnan m’a vu passé dans les belles (et très touristiques) villes de Dali et Lijiang mais aussi les terraces de riz de Yuanyang (très brouillardeuses malheureusement), les Gorges du Saut du Tigre… Un beau pays quoi !

Live again. Allez, après une balade dans les environs de Sapa, toujours au milieu du brouillard, je reprends la plume. Par contre, le courant n’est pas encore revenu dans la ville, depuis hier soir.

Jianshui, Yunnan, et ses danseurs du soir

Le point « enchainement hétéroclite ».
Ce qui est sympa dans ce genre de voyage c’est l’enchainement des journées, où l’on passe du coq à l’âne puis au panda puis à je ne sais pas quel autre animal encore.
Par exemple l’autre jour, où dans l’aprèm j’allais faire du shopping dans les magasins de luxe français et italiens : Louis Vuitton en tête, suivi de près par Prada, Cartier, Dior et autres Hubo Goss. A 60 € le rouge à lèvres chez Coco Channel, j’ai remis mon investissement à plus tard. En soirée je me retrouvai dans un resto bouddhiste avec une famille chinoise et une femme bonze (une bonzesse ? non quand-même pas j’espère). Cela avant d’aller dans la maison de cette Maitre bouddhiste, malheureusement pour mes amis (et moi aussi) elle était malade nous n’avons donc pu la voir, mais j’ai passé la soirée avec tous ces religieux… singulier !
Autre exemple, l’enchainement de quelques soirées dans le Sichuan. Premier soir festival rock chinois avec Killian le catalan, bon dieu ça dépote. Mais ça n’applaudit pas… et de manière générale, les chinois et la musique ça fait souvent deux ; Le lendemain trek, et nuit à 2500 m sous la neige dans une bicoque au fin fond d’une montagne bouddhiste avec une vieille mama qui nous a fait un riz-œuf ; puis nuit plus tranquille au pied de cette montagne dans une auberge presque normal avec quand-même un singapourien qui faisait ses rituels religieux au milieu de la chambre ; et enfin le soir suivant à Chengdu pour l’inauguration d’un bar belge, le Via Via, où j’avais été invité. Quel plat de nouilles ! Mais c’est ça qu’c’est bon.

Transition capilotractée où du riz-œuf je passe au point « chinese food ».
J’ai bien mangé en Chine. Ici tout ce fait au wok, à la poêle, au barbecue, à l’eau, à l’huile mais rien au four malheureusement. En dehors des familles, on peut manger dans la rue ou dans les restaurants. Dans la rue, on s’assoit à une petite tablée et on jongle avec les baguettes pour manger des noodles ou du riz, accompagnés de légumes et viandes, des beignets, des dumplings (boulettes de pates fourrés aux légumes ou viandes), tout type de viande bizarre (on m’a fait mangé de la langue de canard avec toute la tube digestif tout ça tout ça, c’était plutôt étrange surtout la consistance).
La deuxième solution est de manger au resto. C’est sympa car on commande une dizaine de plats sur la table (tournante en général) et on pique avec les baguettes le plat qui passe devant soi. Spécialité de Chengdu, le Hot Pot, où chacun a son bouillon en ébullition devant soi, et où l’on y cuit tous les ingrédients présents sur la table. Une fondue chinoise comme on dit chez nous. A part les fines tranches de viande ou poisson, on retrouve du bambou et tous types de légumes, des champignons étranges, des tofus de toutes sortes, des dumplings, des sortes de gâteaux…
C’est convivial de partager les plats, on pioche un peu de partout, comme bon nous semble. A cela on ajoute une sauce bien épicée comme tous les plats en Chine. J’ai souvent demandé des plats non épicés, mais ça l’était quand-même ! Par pour eux… Oui parfois j’ai craché du feu.
Très bonne nourriture vous l’aurez compris, mais comme dans de nombreux pays, le hic intervient au dessert. Car il n’y en a pas. Ou alors des fruits. Ça commence à manquer je dois vous dire un bon vacherin, un gâteau au chocolat digne de ce nom, une tarte tatin toute chaude avec sa boule de vanille de Madagascar… je me fais du mal. J’ai quand-même pu déguster un très bon tiramisu et une crème brulée tout à fait acceptable au bar belge de Chengdu. Merci les belges. Anecdote marrante dans ce bar-resto, les serveuses n’étaient pas encore habituées à amener les plats les uns après les autres (comme en Europe) donc on s’est retrouvés avec les desserts en entrée, l’entrée deux minutes après et le plat principal à la suite.

Le point « Environnement » (car il en faut toujours un).
Eh oui il en fait un car les enfants de l’école de St-Priest nous on demandé de planter un arbre en Chine (car ça capte le CO2, pas sots les mioches) et de leur prouver que la pollution atmosphérique est plus forte qu’en France. Pour l’arbre, check ! Pour la pollution de l’air, c’est pas gagné car les villes où je suis passé ne sont pas si polluées que ça. Pas plus qu’en France. Cela étant notamment dû au fait que toute la moitié sud du pays n’a pas de chauffage central et que peu de particuliers ont leur propre chauffage. Moins de pollution certes mais ça meule ! Mais comme le rapportait Le Monde il y a peu, la pollution atmosphérique augmente très rapidement dans l’Empire du Milieu, jusqu’à provoquer la mort de plus de deux millions de personnes par an…
Bonne pratique non négligeable dans les provinces où je suis passé, tous les scooters roulent à l’électricité. Et ces éoliennes vues sur des kilomètres, dans le train entre Urumqi et Chengdu… Ça progresse les gars, ne vous arrêtez pas là surtout (gros hic, le pays a prévu de construire plus de cent réacteurs nucléaires et centrales à charbon dans les années à venir).
Malheureusement les citoyens, s’ils sont un peu plus disciplinés que dans d’autres pays traversés, jettent encore facilement tous leurs détritus dans la rue et la nature. Mais ça semble moins pollué qu’en Albanie par exemple car un des boulots les plus courus est celui de balayeur… Donc les gens cherchent rarement les poubelles. Néanmoins, les balayeurs passent rarement dans les rivières.
Il est hallucinant de voir aussi tous ces emballages plastiques dans les supermarchés. Chaque pomme, banane, parfois date, est mise sous cellophane. Etonnant cette attention donnée à l’hygiène quand on les voit cracher de partout même à table. Ca n’est pas un peu paradoxal ? Futur problème de santé à grande échelle, les antennes relais qui pullulent de partout et sans les cacher (comme chez nous), on les voit sur les écoles, sur les temples, ils s’en foutent. On ne va quand-même pas arrêter le progrès pour des considérations sanitaires.

Chengdu, pays du panda !

Le point « pas classe, voire pas classe du tout ».
J’en ai déjà un peu parlé mais les chinois ont des comportements assez choquants pour un tendre occidental comme moi. Déjà ça racle des gorges dans tous les coins de rues, dans les bus, certains restos… et ça lâche des gros crachats parfois juste devant toi sinon dessus. Bien sûr on peut cracher (discrètement) à table mais on ne se mouche pas. La parisienne Doriane en a fait l’expérience en se faisant virer d’un resto à Pékin !
Après ça, quand ils mangent ils en foutent de partout, sur la table, par terre, et sur le menton bien sûr… Même les charmantes damoiselles ne sont pas de tout reproche. Je généralise à peine et en tout cas le sluuurp pour boire sa soupe (à la Jacques Brel) est une des bases de la culture culinaire.
Dans un autre style, j’ai été étonné de la façon dont se parlent les gens (comme je l’ai dit plus haut). A cela s’ajoute une langue qui peut être très incisive, accentuée par des voix très dures et cassantes, et c’est encore surprenant quand ce sont des femmes. Les gens se gueulent dessus et c’est normal. Ils laissent encore plus faire quand c’est un uniforme qui intervient, cela étant peut être hérité de l’époque de la Révolution Culturelle ou les humiliations en public par les Gardes Rouges étaient courantes et où il ne fallait mieux pas se rebeller.
Ils restent également sans réactions dans les dortoirs quand des nouveaux arrivant allument les lumières, parlent normalement sans aucun effort de discrétion,… c’est vraiment particulier.
Toujours dans cette relation particulière entre les gens, ceux-ci se doublent sans scrupules dans les queues, sans discrétion aucune, jusqu’à se pousser et se tirer. En France on double aussi, mais au moins on fait ça discrètement ou avec classe, pas ici.
Et pour finir le point klaxonne. Ils en sont fous dans tous les pays traversés, mais la petite touche locale consiste à le faire sonner pendant environ trois secondes à la suite. Et c’est très long trois secondes quand tu commences à t’endormir dans un bus… Et surtout, personne ne dit rien, c’est normal.

Pour finir cet article en vrac, le point « bordel ».
Justement en Chine, les bordels c’est monnaie courante (souvent le premier étage des hôtels) et nombreux sont ceux qui semblent y avoir goutés ; Mao est généralement bien vu, la Révolution Culturelle n’ayant pas fait « que des mauvaises choses » ; Ils kiffent les karaokés (KTV), il y en a de partout et c’est franchement fun ; Ils dansent un peu de partout en groupe dans la rue ou sur les places, belle tradition qui tend à disparaitre avec les nouvelles générations ; Ils n’ont pas bien saisi le concept des fêtes de fin d’année : un grosse bringue pour Noël, et en famille pour le jour de l’an…

Le frelon d’or : la ville de Dali, dans le Yunnan, et cette bringue de Christmas dans les rues.
La pompe à vélo : ce mépris entre les gens, les classes,… qui ne gène personne.
Le fun : quand ils répondent au téléphone, ils disent une sorte de « Ouuaaaiiii » avec un bon vieil accent stéphanois, c’est vraiment trop bon. Je ne pouvais m’empêcher de répéter ce superbe « Ouuaaaiiii » ce qui m’a valu quelques regards interloqués.

Benjo

PS Musical de Benjo : China Girl, de David Bowie.
PS Musical de Charpi : Une femme seule, de IAM

2 commentaires:

  1. Benjo, je veux que tu me ramènes un panda !!!
    J'ai complètement craqué, il sera super dans mon salon !!
    Bises et BONNE ANNEE 2013!!
    Clémence

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