17 août 2012


Prévus imprévus

“Hé ! Viens voir ! Y’a un guide qui parle en français avec son groupe!” Une petite phrase glissée comme ça par une fille à une autre, magistralement interceptée par deux gars à l’affût, et hop, on a passé quasi une semaine à bourlinguer avec Lise et Samia, les parisiennes. Entre Cappadoce et Mer Noire. Je voulais écrire parigotes mais j’ai préféré me raviser. En tout cas, un beau duo. Lise et ses boulettes de langage, et Samia, son meilleur public. Pas évident pour nous de faire notre place, petits provinciaux que nous sommes, mais en persévérant, en utilisant tous les artifices à notre actif, je crois qu’on y est parvenus.
Après quelques jours on ressemblait à une vraie équipe de bras cassés : Lise et son pied-bot, Samia et ses écorchures, Mat’ et son genou en charpi, Benjo et son lumbago. Oubliant nos vicissitudes, on a foncé dré dans l’pentu.

Etape 1 : la Cappadoce.
Après les russes de Pamukkale, les anglais de Fethiye, nous voila avec les français et italiens de Göreme, ville centrale de la région de Cappadoce. Cinq jours à enchaîner les marches dans des vallées plus belles les unes que les autres. Un véritable Disneyland au naturel.
Ici, l’érosion a fait du bon boulot, laissant en héritage des falaises vertigineuses, des cheminées de fées de toutes les formes, beaucoup étant toujours habitées, plus de mille an après les premières utilisations troglodytes. Le peu de vie se retrouve dans les vallées au milieu des plateaux arides : vallée rose, rouge, aux pigeons, de l’amour, d’Ilhara ; mais aussi le château d’Uçhisar, les églises byzantines, et nos chambres, véritables habitations troglodytes.
Le temps nous a légué des formes vraiment étonnantes, permettant selon les approches, de laisser parler l’imagination : un canasson, un lapin, une pyramide (en deux^^), un fauteuil, un extraordinaire château-fort. D’ailleurs, après une lutte acharnée, on a enfin trouvé le point faible, et conquis cette citadelle. Mais les princesses n’étaient même pas enfermées en haut, elles s’en steakaient (du verbe réfléchi se steaker) complètement, attendant à 200 mètres de là en se demandant quand est-ce qu’on aurait fini de jouer à la guerre après avoir jouer à la voiture la veille… on essaie de faire les gentlemen et voila comme on est remerciés !
Dans ces cheminées de fées, on retrouve aussi des champignons, avec leur capuchon. Il parait que ces formes, situées dans la vallée de l’amour, pourraient être interprétées autrement, faites votre propre avis sur la photo… Quoi qu’il en soit, les points de vus du haut de ces vallées sont magnifiques, un mix de canyon américain et de Colorado (comme Disneyland, je n’y suis jamais allé, mais il paraît que). Et quel spectacle de voir s’envoler des dizaines de montgolfières au lever du soleil… merci l’Ardèche, sans tes inventeurs, nous n’aurions pu vivre ce moment. De toute beauté !

Ballooooooooons à Göreme, Cappadocia

Etape 3 : Amasra
Sur les rives de la Me’ Noi’, oui, la seule, l’unique, la Me’ Noi’.
Petite ville typique de la côte, la Russie en face, des plages de sables tournant au sombre, un temps un peu plus frais, des turcs qui connaissent de nombreuses villes françaises grâce au championnat de foot : Châteauroux (bien prononcer le x), Ajaccio, Lens, Sochaux… ! On se rend compte désormais qu’en dehors des sites touristiques turcs, il est très difficile de trouver des locaux parlant anglais, même quelques mots. Avec Charpi, on commence à bien se faire comprendre, surtout quand on parle Indirim (réductions), on a notre jargon bien en place.
Mais quelle idée avaient eu les filles d’aller sur la côte Lycienne, au soleil et au sable chaud, on est quand même mieux à prendre une tempête sur la tête, et des coupures de courant, non ?! Et heureusement que l’électricité est revenue pour le concert des Spice Girls aux J.O. sinon on prenait une autre foudre.
A noter également dans cette ville, le réveil à 2h30 du matin par Mehmet et son orchestre de batucada, pour ne pas oublier de bien manger avant le jeûne, et ceci avant l’appel à la prière du Muezzin, vers 4h30. En fait il n’y a qu’une personne qui sillonne les rues de la ville, avec son tambour, mais il fait du bruit comme quinze… merci Mehmet.
Perso, je ressens la fatigue, je n’ai pas entendu mon réveil deux fois en quelques jours, ce qui ne m’arrive jamais. Ceci pouvant expliquer le mal au dos soudain et paralysant…

Etape 4 : Safranbolu…
…et ses maisons ottomanes du XVII – XVIII siècles. Un centre si bien préservé qu’il est classé par l’U.N.E.S.C.O. Une ambiance apaisante, des panoramas, un coucher de soleil au top, un bel alliage. Et ici, le petit bonus, l’invitation (et non l’incruste même si on y a pensé très fort) à une fête de fin de stage danse pour gamins. Deux nouvelles petites sœurs pour Samia, et un premier cours de danse orientale de Lise pour les deux néophytes provinciaux que nous sommes : « Alors, tu fléchis un peu la jambe gauche, tu plies le genou droit, quasi sur la pointe du pied, tu y montes la hanche droite, en rythme, et tu essaies de tourner… ». Bon, y’a plus qu’à travailler.
Deux bus, un pour Istanbul puis l’Occident, l’autre pour Ankara puis l’Orient.
On fait de belles rencontres pendant ce voyage sur cette petite planète (et pas que féminines !!), mais à chaque fois c’est la même chose, il faut dire au revoir. Gürüsürüz girls, çok güselsin^^

Safranbolu, Türkiye

Récapitulons : étape 1, 3, 4. Oh pardon ! L’étape 2, Ankara.

Etape 2, Ankara
Si vous allez en Turquie, où iriez-vous ? Istanbul bien sûr ! La mer Egée, ses plages et sites antiques ; la Cappadoce, et si vous avez vraiment du temps, l’Est. Jusqu’ici tout allait bien, on était dans les clous. Mais ils n’ont que ça ? Ah non ! On a donc fait un détour, et on est tombé à Ankara. Quelle idée ?! Alors oui, au début il y avait une idée : se faciliter la vie pour les visas d’Asie Centrale. Ceci dit, une fois sur place et après quelques appels de notre hôte, on a vite déchanté. On verra plus tard, un pays après l’autre.
Ankara, ville choisie par Atatürk en 1923 pour devenir la capitale du pays nouvellement laïc. 4,5 millions d’habitants mais plus étendue qu’Istanbul, pourtant trois fois plus peuplée. Une densité urbaine bien faible pour une métropole, de quoi rendre malade tout écolo-urbaniste. Dans le Lonely Planet : « Les stambouliotes prétendent que la plus belle vue d’Ankara est celle qu’ils ont depuis le train les ramenant chez eux. » C’est vrai que ce n’est pas le Vieux Lyon. D’ailleurs on n’a toujours pas croisé un touriste. Z, NIET !
Au moins, on rencontre la Turquie moderne. Il y a un peu plus de blonds qu’habituellement, mais toujours pas de blacks. Trois rastas toute à l’heure, quand même. On retrouve quelques asiatiques, dans les yeux surtout, enfouis dans des racines communes ancestrales. Il ne fait pas bon prendre des cours d’auto-école ici, d’ailleurs il n’y a pas un cycliste, et très très peu de scooters. Trois, pas plu !
Une ville très dynamique, portée par sa jeunesse. On a été reçus par Buse (prononcez Boussé, merci pour elle, voire Bisou, c’est la signification en turc ancien). Avec son amie Naz (prononcez… Naz, elle est au courant), elles nous ont emmenés dans les place to be, dont le « IF Performance Hall ». On se demandait pourquoi on avait doublé toute la file d’attente à l’entrée. Buse nous dira plus tard que la troisième demoiselle avec laquelle on claquait le rock était une star de série télévisée turc. Ah bon, enchanté !

Vallée d'Ilhara, Cappadocia

Le frelon d’or : j’aurais bien un top 3, mais je vais garder les grimpes dans les vallées de Cappadoce, notamment les vallées rose et rouge (et même si je suis un peu daltonien, c’était très beau).
La pompe à vélo : ma première expérience du lumbago. Tu booouuuges pas !!!
Le fun de la semaine : dans l’idyllique chambre de la vieille maison ottomane, la « partie de jambes en l’air ». Euh… au sens littéral du terme^^

Benjo

PS musical de Benjo : Stuart A. Tapples & Lhasa – That leaving feeling.
PS musical de Charpi : Black Strobe – I’m a man (pour les nouveaux collocs Pierro et Gui Roux)

2 commentaires:

  1. Salut les costauds (Benjo, ton dos, ça va t'y mieux?). Dites moi je me demandais, qu'est-ce qui vous décide d'avancer toujours et encore, vous avez un planning rythmé? Vous n'avez pas envie de vous posez un peu de temps en temps? Vous pourrez répondre à cette question en même temps que celle sur la bouffe si ça vous dit! ;)

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