Voir Trabzon
et… mourir… de rire.
Pré-Scriptum de Benjo : cher
public je suis vraiment confus, Charpi a volé l’ordi pendant deux heures cette
nuit, il s’est barré avec, et il s’est lâché. Il en avait besoin on dirait, il
nous a fait du Charpi quoi. Accrochez-vous : c’est parti !
« Alors
Benj’ ces premières impressions sur ce chef d’œuvre du 7ème
art ? »
« écoute
mon Charpi, j’ai envie de te dire que Mag devait vraiment être amoureuse pour
que tu l’emmènes voir le premier volet de cette saga dagaalllaassseeeee ».
On vient de sortir du cinéma principal de Trabzon
et on s’est payé une franche rigolade. Avant de vous faire un retour sur ce
moment exceptionnel, petit saut dans l’espace temps…
Trabzon, dimanche matin du 19 août très tôt
vers 6h, dernier jour du Ramadan.
Une nuit blanche ! Chaque fois qu’on prend les
bus de nuit c’est pareil. On se dit « Allez ! On prend la route, on
avance et en plus on économise une nuit ». On économise une nuit…
exactement. On est arrivé déchirés comme des draps de pauvre à l’Otogar de
Trabzon. Il a fallu chercher un endroit où passer la nuit suivante et c’était
pas gagné. Pas grand-chose d’ouvert, parfois les mecs de l’accueil pionçaient
littéralement. Ils te tendent la clef en grommelant le prix ou le numéro.
De prime abord, ça ressemble à du Tim Burton. Cette
ville que l’on connaît uniquement à travers la coupe UEFA (le fameux club de
foot de Trabzonspor). Le Lonely Planet
dit « c’est le genre d’endroit que
l’on déteste ou que l’on aime. Certains déplorent son côté ville portuaire un
peu glauque ». Et plus loin « A
ce titre, un certain nombre de « Natacha » peroxydées originaires des
ex-républiques soviétiques y exercent un des plus vieux métiers du
monde ». Et pour finir dans la catégorie ‘’où se loger’’ « nombre des adresses bon marché à
l’angle nord-est d’Atatürk Alani et le long de la route côtière font office
d’hôtels de passe ».
Bon finalement on a trouvé un de ces fameux hôtels
mais Natacha ressemblait plutôt à Robert. La chambre par contre était de toute beauté.
Du sobre rien que ça : deux lits, du bleu pâle partout, tuvalets et lumière sur le palier
(achement rare) et pour couronner le tout DJ Muezzin à moins de 20 mètres. Vous
imaginez déjà la descente de lit du lendemain.
Sumela, monastère embrumé |
On était naze mais on s’est motivés pour optimiser
ce deuxième séjour au bord de la me’noi’. Le temps n’était pas avec nous non
plus : des températures fraîches, humidité ambiante au max et la pluie.
Une première depuis trois mois on était en imper’ de la tête au pied. Sapés
comme des marins on est partis visiter une des perles du coin : le
monastère orthodoxe de Sumela. Un pur bijou accroché à un flanc de montagne à
quelques km de Trabzon. On pensait tomber sur un écrin de calme dans un univers
verdoyant zé chatoyant.
Que nenni, une purée de pois nous y attendait, on
voyait quedalle rien à 10 mètres à part les dizaines de véhicules qui
déversaient autant de touristes sur le site. Hé ouais !! Pas grand-chose à
faire dans le coin. Résultat : tout le monde vient voir les mêmes
spots ; Pas mal de locaux, de l’azéri, de l’iranien, du russe un peu et du
sud-coréen (d’un certain point de vue on est déjà plus en Occident). C’était
joli mais pas transcendant. Au retour, papy Fangio avait pris le volant ;
nos têtes ont valsé plusieurs fois dans la fenêtre histoire de nous rappeler
qu’ici c’est Trabzon fief de l’ultranationalisme turc. Le soir, on a même pas
eu le courage de chercher « Natacha », on s’est rincés au
« Burger King » local mais en terrasse s’il vous plaît. Côté aïd – el
– fitr (ici on dit ramazan bayrameu). rien même pas un semblant de début
d’annonce de fête. Sobre. Un peu déçus.
Trabzon, le lendemain. Lundi, donc.
Pourquoi on est venu ici ? On dirait Dunkerque
un dimanche de novembre. Le même temps qu’hier grisâtre, tristounet. La fatigue
cumulée, ça ne t’aide pas à apprécier l’endroit. Les heures de vol deviennent
longues et DJ muezzin était en forme ce matin, ils ont même tiré à l’artillerie
(une sorte de…). Véridique.
Ouais en fait ça y est je me souviens. Nos visas
pour l’Iran : c’était ça la raison. On avait vu que c’était ultra rapide
de les faire ici. Alors on se dirige vers l’ambassade et comme de bien entendu
c’est fermé. Quatre jours de festivité prévus pour la fin du Ramadan. C’est pas
vrai quatre jours de plus ici… non mais c’est une blague ?! Heureusement
le gardien nous jure grand Allah que demain ça sera ouvert.
Bon qu’est-ce qu’on va faire pendant tout ce
temps ? On pense à vous, on vous écrit des posts en brodant un maximum,
d’ailleurs je me souviens d’une bonne histoire – ouais bah tu la gardes – ah bon !
Ok ! Non, on a essayé de se reposer. On n’y arrive pas ; l’excitation
du voyage peut-être ou le manque cruel de « Natacha ».
On a quand même visité la ville, le centre
historique. Enfin, historique… consumériste. Un condensé d’enseignes en tout
genre. Mais ça a le mérite d’animer le secteur. La population est très
cosmopolite (un noir, deux français, trois sud coréens et 400 000 turcs),
jeune et ça bouge pas mal. La mode ici c’est une chemise à carreau de David
GINOLA (véridique ici ya un magasin rien que pour lui), une coupe de tifs
futuriste et la stache. Si dans quelques mois vous voyez débarquer ça en France
on vous aura prévenus. New York c’est déjà has been.
le front de mer de Trabzon, les chalutiers, les mouettes... |
On se surprend à trouver quelque charme à la ville.
Plus tard on aura droit à un spectacle coloré le long du front de mer. Le
soleil luttant pour faire valoir ces droits. Heureusement ! Je l’ai béni à
cet instant car le Benj’ était triste mais triste. Il est fatigué le Benj’, on
dirait qu’il fait une Sainté-Lyon chaque nuit. Rajouté à ça le fait de ne pas
pouvoir prendre sa dose quotidienne de photos et il est vraiment dans le dur.
Mais à ce moment de la journée il a eu sa piqûre et il était reparti.
Le soir, la ville grouille encore jusqu’à minuit
après c’est rideau. La pluie est revenue, personne ne semble sans soucier, pas
de parapluie. Comme si les gens du coin étaient habitués à ce temps.
Trabzon, aujourd’hui 21 août, terrasse du
Burger King. Euh Lonely Planet,
Quelque chose à dire ? Oui « certes, Trabzon n’est pas la capitale gastronomique
de la me’noi’ ». On en a de la chance quelle belle destination quand même.
Parfois le destin s’acharne. Je vous parlais de la
fatigue du Benj’ et bien ce matin au milieu de la nuit (ouh là ya pas que le
Benj’ qui déraille). Donc au milieu de la nuit, un hurluberlu est venu
tambouriner à la porte pour récupérer un billet qui échu sur notre fenêtre.
C’est le Benj’ qui s’est réveillé. Il m’a raconté ça au petit matin.
Heureusement pour le gars que ce n’était pas moi. Ceux qui me connaissent
savent que le mec aurait récupérer son billet plus un petit pourboire maison.
Au moins on était levés tôt pour notre mission du
jour : le visa iranien, le fameux sésame. Et ça été vite expédié, en moins
de deux heures la chose était entendue. Le secrétaire s’est bien marré car au
moins cinq français dont nous ont défilé pour des visas (il a du se demander ce
qu’on fuyait ^^). On a également pu voir les conséquences des politiques
étrangères de chaque Nation : prix du visa pour un français 75 euros, pour
un japonais 60. Ah d’accord, c’est comme ça.
Ensuite, et bah les miracles ça existe… il fait
beau, pas un seul nuage à l’horizon ! Première fois en 15 jours parait-il.
On prend de la hauteur pour rejoindre l’ancien pavillon d’Atäturk. Une sorte de
maison bourgeoise perchée et entourée par un sous-bois. L’ensemble appartenait
à un grec mais à la fin de la guerre d’indépendance, la municipalité l’a
récupérée et offerte à Mustapha. Sympa. Dommage que le gus était surbooké
(peut-être en reparlera-t-on dans un prochain post). Il n’est venu qu’une seule
fois ici. Le cadre en tout cas nous a fait du bien. Voir la lumière après deux
jours d’apocalypse, on comprend mieux la vie qu’endurent les bretons et leurs
cousins normands.
A quand le même avec la troupe du 86 ? |
Revigorés par cette expérience hors du commun, nous
décidâmes dans un élan incontrôlé d’aller se faire une toile. Oui madame !
Un bon petit cinéma des familles. On avait pris quelques précautions en
demandant si l’audio ou les sous-titres seraient en anglais. On en aurait
profité pour améliorer notre british. « Yes, nous dit-on. » Il n’en
fut rien. Notre choix s’est porté sur un film d’action « Expendables 2,
never backdown » avec toute la troupe de gros muscles de notre enfance. En
fait on a eu droit à un grand n’importnawak, une bouse intergalactique comme on
en fait peu, du cinéma comique et potache où nos grands héros se tournent en
autodérision tout du long. Réunir Stallone, Schwarzy, Willis, VanDamme, Norris
et consorts dans le même film c’est génial. Ça devient époustouflant quand ils
parlent en turc.
C’est le genre de film qu’il faut montrer à votre
minot s’il veut se lancer dans une carrière de directeur. Y’a tout ce qu’il ne
faut pas faire : des décors en carton pâte, des acteurs mous du genou, une
image immonde, un mauvais doublage, des cadrages de m... les scènes d’action
sont illisibles. Pas de chance pour le réal, comme c’est en turc et qu’on pige
rien on se raccroche à tout le reste : la gestuelle, les photos, les
plans, l’ambiance sonore…Y’a rien qui tienne la baraque à part quelques jolies
chansons dans la bande-son.
Comment tu peux faire jouer le méchant à VanDamme,
il est seul contre vingt le mec, aucune chance de s’exprimer dans un fight. Jet
li dégage au bout de dix minutes pour laisser la place aux nouveaux venus dans
ce deuxième opus. Si tu vires Jet Li tu sais déjà que côté chorégraphie
martiale c’est mort ; c’est pas Schwarzy qui va te faire un mawashi-geri coup de pied circulaire.
Lui c’est la gatling survitaminée
rien d’autre. Par deux fois lui et Walker Texas Rangers arrivent du diable
vauvert pour sauver les autres. Tu te demandes comment ils les ont retrouvés.
L’enchaînement des scènes… nom de d…. on dirait mes diatribes verbales, rien de
cohérent.
Et puis y’a les moments d’émotion. Rien que le nom
m’amuse. Le jeunot bôgosse de la bande (nouveau venu qui voulait pas écouter
les conseils de papa Stallone) meurt assez vite sous un coup radical de JCVD ;
des « Natacha » déguisées en fermières pleurant leurs maris exploités
dans une mine d’uranium et une sino-américaine plus ou moins là pour amener la
touche féminine dans ce corpus de testostérone lifté et accessoirement censé
toucher au plus profond de son cœur Mister Sly.
Bon si on résume bien, le film est une boucherie au
sens propre comme au sens figuré je crois que les mecs tuent l’équivalent de la
population parisienne. Mais bon on rassure la SPA, ce sont des mannequins.
Ouais le réal’ s’est dit quitte à faire moche on peut pousser jusqu’au foutage
de gueule pour les effets spéciaux et la figuration. Faut les payer les stars et
au final t’as plus un penny pour le reste. Et la morale dans tout ça me direz-vous
bah c’est encore de montrer que les américains sont de vrais gentils et qu’ils
gagnent tout le temps. Dommage pour eux car le meilleur acteur du film qui
surnage c’est Jason Statham au service de sa majesté.
Après y’a quelques moments tellement surréalistes
qu’ils en deviennent hilarants comme la scène finale dans l’aéroport plein à
craquer où les mecs réussissent l’incroyable exploit de tirer autant de balles
que pendant les deux guerres mondiales et ce sans blesser un seul civil. Je
pense que toutes les armées du monde devrait engager ces mecs ils ont résolu le
problème des « dommages collatéraux ». Et puis je me demande encore
pourquoi Stallone coupe la tête à VanDamme. Pourquoi ? Même Schwarzy et
Willis semblent dégoûtés. Le plus drôle c’est qu’il la balance au pied de la
sino-américaine censée tomber amoureuse de lui je vous le rappelle. Comme
cadeau d’approche y’a pas mieux.
On était tellement à cran qu’on a fini de nouveau
au burger king histoire d’évoquer ce
spectacle et de prendre la plume.
Et le sourire 22 bis il est où ? |
Le frelon d’or : Reckoner et there there de Radiohead en fond sonore. Il est 5h00,
le soleil se lève sur les étendues steppiques. On oublie tout, on a envie de
rien d’autre à part d’être sur la route ici et maintenant. Bientôt la frontière
arménienne… du frisson brut.
Le fun de la semaine : On est
donc dans le ciné à regarder tout un tas de népalais se faire dézinguer quand
tout à coup rupture d’anévrisme, les lumières se rallument. Blackout. C’est
l’entracte, à l’ancienne. Au beau milieu d’une scène. Mais kes ki se
passe ?! Waaaaaazzzzuuuppppp !!! Derrière nous des jeunes du cru nous
expliquent. Ils se demandent ce qu’on fiche là si on pane rien au film. Et là
Benj’ magistral comme toujours lui rétorque « écoute minot, c’est le turc
qu’on saisit pas et non la trame scénaristique».
La pompe à vélo : rien cette
semaine. On a surkiffé notre passage à Trabzon. Certes c’est monté
progressivement mais on en connaît deux au Louvres qui aurait préféré jouer les
ouvreuses au ciné.
Charpi.
PS MUSICAL : the Heavy - short change hero
pS Bonus : un article sur notre acteur préféré. Attention il est en forme, JCVD
PS MUSICAL : the Heavy - short change hero
pS Bonus : un article sur notre acteur préféré. Attention il est en forme, JCVD
Vous auriez pu préciser que vous alliez spolier le film, du coup j'hésite à aller le voir...
RépondreSupprimervas zy donc à scionzier chez le kaka pour le voir en turc
SupprimerMagnifique photo du monastère!! On dirait une peinture de je ne sais plus quel peintre avec un sfumato terrifiant! Et quel post fin et délicat à l'image du film de gros bras!!!
RépondreSupprimerAh, trop bien!