20 avr. 2013


Quoi qu’on en dise…

La fin approche, plus qu’une vingtaine de jours avant le retour en France. Dernière destination : les régions de Nanning et Hong Kong où une nouvelle épidémie de grippe aviaire est dans les tuyaux. L’affaire des 16000 porcs morts retrouvés dans un des fleuves de Shanghai a relancé la machine. La Chine est sous pression des autorités sanitaires internationales. Cette fin de voyage s’annonce délicieuse.
Bref, aparté mis de cote le temps d’un post sur les vietnamiens et leurs homologues du beau sexe.
Je suis arrivé au Vietnam avec pas mal d’a priori. Beaucoup de gens étaient déçus de l’ambiance générale ici : les vietnamiens ne sont pas sympas ! Point trait ça tombe comme ça, sans prévenir. J’ai rencontré que deux personnes qui rééquilibraient ce tableau peu flatteur : Benjo et un autre frenchy qui avait traversé le Vietnam en moto. Des personnes peu fiables vous vous en doutez ^^.
Donc je traverse les montagnes entre le Laos et le Vietnam et je rentre dans le pays de l’inimitié.
Je vais vous dire une chose : les vietnamiens sont super sympas. Certes ils sont énervants sur plein de points. En fait ils ressemblent pour beaucoup à l’idée que les étrangers se font des français. C’est mon impression. Voici un petit bilan comportemental made in Vietnam.

Parés au décollage ?

HOSPITALITE
Comme dans la plupart des pays que l’on a traversé, les vietnamiens sont heureux d’accueillir les étrangers.
Mes premiers jours je les ai passe à Ninh Binh et le proprio de mon hôtel a tout fait pour me simplifier la vie. Quand je lui ai dit, j’ai un budget serré, il m’a offert une chambre sur le toit rien que pour moi. Prix ? 2 dollars. Mon séjour dans la région de Tam Coc a été grandement simplifié grâce à lui et ses potes, ses cousins. Tu veux aller là ? Pas de problème. Tu veux une motobike ? Une manuelle ? Pas de problème. Le cœur, quoi.
A Hanoi, royal !! Deux Couchsurfing absolument géniaux. Certes je ne logeais pas dans le vieux centre. Mais le fait de vivre en banlieue tu goutes au Vietnam vitesse grand V. Pas de touristes ici donc quand tu marches dans la rue, tout le monde te regarde mais passé la surprise, tu refuses les invitations à boire du thé, fumer la pipe, jouer aux échecs chinois. Et mes deux hôtes ont été d’une gentillesse rare rendant mes excursions, montagneuses et maritimes, tellement plus simples. Des tours en motobikes, des repas dans des Com Pho locaux… bref le bonheur.
A Bai Tu Long, au nord de Halong Bay, dans le village de Cai Rong, j’ai joué au football avec les gamins du coin. Ils étaient ravis, les parents étaient fous de voir un “blanc” dans ce trou perdu. Plus tard sur l’île de Quan Lan, je me suis arrêté par hasard au bureau de la sécurité maritime pour m’abriter de la pluie. Les militaires présents m’ont payé le coup et apprit à jouer aux échecs chinois. Le soir j’ai dîné avec eux.

Bon ap' made in Vietnam

REPAS
Alors je ne connais que la partie nord du Vietnam, beaucoup plus authentique (d’après toutes mes rencontres et discussions avec des gens venus du sud ou des expat’ vivant ici).
C’est vrai que partager le repas avec des vietnamiens peut surprendre. J’ai l’expérience de la Chine donc je n’ai pas été très choque.
Ils mangent vite et tout le temps. Ce n’est pas vraiment un plaisir de manger plus une nécessité. Ils mangent mal, les sols des resto locaux sont jonches de déchets. Ça se racle la gorge, ça crache, se pouille le nez ou les oreilles entre deux noodles soups (certains se laissent pousser l’ongle du petit doigt pour rendre l’opération plus simple). Bref ce n’est pas super emballant.  Mais la tradition est au partage encore une fois. On commande toute une série de plats et on picore tout en décornant. Impossible d’échapper au riz ou aux plats d’herbes. Si tu commandes pas ca, on va te regarder bizarre.
Le soir après le taf, particulièrement à Hanoi, tout le monde se retrouve dans les rues, costards, vintage, déglingos, zicos, étudiants, tous se côtoient autour de la Bia Hanoi cette bière sans conservateur tirée à la pression. La bière la moins chère du monde : 12 cents. Ici la bière est très chère quand elle vaut 1 dollar !!
Le lendemain c’est le weekend et il fait lourd, chaud. Une petite sucrerie. Rendez-vous ai donné chez le glacier le plus populaire à Hanoi. Des glaces maisons pour trois fois rien. Pas de chaises, pas de tables juste les bars de vente et tout le monde se pose sur sa motobike. J’en ai fait ma cantine-dessert. Superbe ambiance.
Enervant tout de même quand tu partages un café avec eux et qu’ils passent deux heures à le boire. Il est déjà servi froid et tu ne comprends pas. Ici ils le boivent avec du lait. Parfois c’est impossible d’avoir un café noir. Ils ne veulent pas. Tu leur expliques qu’il y a juste à ne pas mettre de lait. Rien à faire.
Parfois c’est toi qui complique les choses comme ce diner avec les militaires où ils étaient ravis d’ouvrir le bal avec les “fameux” poussins de un jour. C’est comme bouffer un fœtus, putain c’est dagalasse !!

Casque ou pas, masque ou pas... le bordel organisé d'Hanoi

MOTOBIKE
Plus qu’ailleurs les vietnamiens sont fiers de posséder une motobike. Ici c’est plus que culturel, c’est vital. C’est un truc de fou. Je pourrais faire un post juste là-dessus. Ils ont une relation amoureuse avec leurs bolides. Pour un étranger c’est très fun de voir ça mais ca cristallise aussi beaucoup de tensions. Revue des commandements essentiels.

0-     Je porterai mon casque (rien que le nom m’amuse) dans les commerces, à table parfois. Quand je dis casque encore une fois c’est plus un couvre-chef qu’autre chose. Certains portent une casquette ou un casque militaire très sixties.

1-     J’aurais trois, quatre personnes sur la motobike c’est normal. Toujours l’enfant devant soi tenant le guidon. Toujours.

2-     Jamais je n’utiliserai mon clignotant ou alors je l’enclencherai deux ou trois cents mètres avant l’intersection et le laisserai une fois que la manœuvre sera effectuée créant le trouble dans l’esprit de mes poursuivants

3-     Je stopperai au milieu du carrefour sans aucune autre raison que de taper la discute avec une autre motobike. J’ignorerai complètement le concert de klaxons que je déclencherai. Normal.

Vespasienne mobiles

4-     Je conduirai en contresens. Quand tu pilotes, et que tu arrives à une intersection, ne regarde jamais à gauche. Vérifie bien à droite, y’aura toujours un gars qui t’arrivera droit dessus et t’évitera Dieu sait comment à la dernière seconde.

5-     Je conduirai en même temps que je gérerai mes sms et mon compte facebook.

6-     J’utiliserai mon living room comme aire de stationnement. Je me rappelle, une de mes couchsurfeuses utilisant son salon pour garer la sienne. Motobike, le meilleur ami de l’Homme vietnamien. Pratique courante.

7-     En tant que mototaxi, je pratiquerai l’ensemble de mes activités diurnes (lecture de journal, repas, échecs chinois, the et café …) et nocturnes (pipe, repos …) sur le siège de ma bécane. Les mototaxi sont insupportables. Ils t’appellent en permanence, les prix sont bien sur triple pour les touristes. Mais ils ont ce côté super fun. Forts, très forts.

8-     C’est vert, je peux passer. C’est orange, je peux passer. C’est rouge… je peux encore passer. Il y a ce curieux panneau numérique à une intersection (Hanoi). Ils indiquent les taux de pollution et le nombre d’accidents. En une semaine c’est toujours reste à zéro. Les quatre cartons que j’ai vu au fil des mes promenades devaient être les produits de mon imagination.

9-     Tu seras sourd aux klaxons. Heureusement qu’il n’y a pas d’armurerie ici. Je pense que j’aurais acquis une arme d’assaut juste histoire de dézinguer quelques uns de ces purs barjos qui utilisent leurs klaxons comme un plaisir sadique. Je suis devenu fou il y a quelques jours. Je pensais même qu’ils attendaient d’être à ma hauteur d’oreille pour me la défoncer. Parfois je craquais : “Enfoiré, ta gueule pov’con” C’est vrai merde quand la route est vide, que tu marches tranquille et qu’il te klaxonne en pleine gueule. Tu ne comprends pas quoi. Tu ne vas pas te jeter sous ses roues, c’est bon tu l’a vus.

10-Tu auras des conversations avec d’autres motobikes pendant que tu conduis et tu ignoreras les klaxons des voitures situées derrière toi et qui veulent passer.

11-Tu transporteras meubles, frigo, écran large, métaux, animaux, en fait tout et en grande quantité.

12-Tu porteras un masque médical pour te protéger de la pollution. Très efficace.

13-Tu couvriras l’ensemble de ton corps pour échapper aux rayons du soleil et ainsi garder une peau blanche.

14-Ne jamais laisser un étranger utiliser ton bolide sans ta permission même si le gars s’appelle Dani Pedrosa ou Valentino Rossi. Tu ne les connais pas, tu ne sais pas d’ou ils viennent, ce qu’ils veulent faire dans la vie… Bref personne ne touche mon bolide sous peine de se prendre deux chopsticks dans les narines.

15-Tu porteras la marque de ta motobike (de ton pot d’échappement) sur la jambe en signe d’affection. Ici on le nomme le “Saigon kiss”.

Même (surtout ?) à la campagne, la motobike est reine

La suite prochainement …

NDLR : je vous conseille de lire ou relire la très instractive tribune de Pierro lors de son voyage à Hanoi "De la stratégie de l'évitement, essai sur la conduite vietnamienne"

Le frelon d’or : Mes deux hôtes à Hanoi. Un grand merci à Nga et Huong.
La pompe à vélo : l’insupportable utilisation des klaxons. Tu as des envies de meurtres. Je crois que ca joue beaucoup sur ton humeur et le rapport que tu as avec les vietnamiens. Soyez prêts.
Le fun de la semaine : Ça y est, je l’ai trouvé. Le premier mototaxi femme de toute l’Asie du sud-est. Je marchais en direction de la gare quand j’ai entendu sa voix haut perchée. Dommage, j’étais déjà arrivé à destination sinon tu penses bien que j’aurais fait un tour avec elle.

Charpi

PS Musical de Charpipo : Blue in green, de Miles Davis
PS Musical de Benjo : Fade into you, de Mazzy Star
PS litteraire de Charpipo : je vous recommande la lecture de l’autobiographie de Clapton. Très touchante.

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