Le Charpi
En préambule, prenez bien conscience que Le Charpi
est une espèce en voie de disparition. Alors prenez des notes et ne soyez pas
surpris la prochaine fois que vous en croiserez un.
Ce sourire 22bis toujours pendu aux boucles d'oreilles, et élevé
sur les contres-forts du Beaujolais (à Oingt-Oingt pour être précis), Le Charpi
est à l’écoute de son corps et fonctionne à l’envie.
Il parle de son corps (des parties de son corps) à
la troisième personne du singulier, tel Alain Deloin. « Ah, on entre dans
une grotte là, ouuuuh y fait froid là tiens toi bien ma vessie… ça va bien se
passer ». Et à son cerveau de répondre « T’en fais pas elle va
tenir ». Ou bien « Ce n’est pas moi qui ai faim, c’est mon estomac
qui crie pitance, il est en manque là, je n’y peux rien ! ».
En effet, tel le Falduto (essentiellement la
branche de l’Olivier), Le Charpi a très souvent faim et soif. Il lui faut sa
nourriture et boisson régulière sinon son corps le lui dit. Certes, il adopte
une conduite bien utile à son métabolisme, mais elle est plus aisée à adopter
sur un canapé chez soi, le supermarché et la fontaine de Badoit à deux pas. Bon
ok, réveillons le village, creusons un puits, allons dépieuter le premier animal
du coin, il faut sustenter Le Charpi. Il a ses calories, ses protéines,
vitamines et autres glucides (lents et rapides, faut pas déconner), allons-y.
De part la promiscuité de notre voyage j’apprends,
la nuit, à parler Le Charpi. A savoir une suite d’onomatopées et de bruits me
rappelant ces petits toutous tout mignons. Plus surprenant, il utilise cette
langue en période diurne, aux yeux (et oreilles) de tous. Il me disait il y a
quelques jours « les bosniens me comprennent de plus en plus », c’est
vrai que les langues bosniennes et pygmées sont assez proches. Il progresse.
Vous l’aurez vous-mêmes remarqué, Le Charpi écrit
bien et voyage lui-même avec ses mots et son imaginaire. Autrement dit, il est
le romancier de l’équipe. Jamais à court de métaphores, il a l’image qui
correspond à sa pensée, même s’il devait exagérer un tantinet. Exagérer ? Non
excusez-moi ce n’est vraiment pas son style. Seul sur son sofa, il voyage
autant qu’au concert du groupe macédonien Blla Blla Blla, à Priseren, au fin
fond du Kosovo. Et ça c’est beau !
Comme je vous le disait plus haut, Le Charpi fonctionne à
l’envie. Un exemple ? Un jour avant le départ, il me dit « et
pourquoi pas traverser l’Europe méridionale, puis repartir vers l’Ouest de
l’Afrique, puis du Sénégal aller vers le Brésil ». Une envie comme ça,
l’Afrique en été, et à un jour du départ, normal. Si le Charpi nous apprend
ainsi la souplesse de l’esprit, il perfectionne également la souplesse du corps
par ses exercices matinaux. Assouplissements et pétages de muscles. Quelque
soit le lieu et l’heure du réveil. Cocasse parfois, quand le Charpi fait ses
tractions en boxer dans un dortoir d’auberge de jeunesse... En bon élève, je
tente de le suivre.
Bien connus de ses compères du Combi Boys, les
expressions made in Charpi, tel « J’aime quand c’est le contexte qui fait
la photo et non le contraire », ou encore « Parfois on va manger, on
va regretter d’avoir eu faim ». Là aussi, en spectateur, tu voyages.
J’oubliais, Le Charpi est le chantre du romantisme
à la française. Après une semaine de repérage à travers l’Italie, Le Charpi se
rend compte que l’image du français est plutôt bien côté sur le marché mondial du
romantisme, et que l’accent, sans que l’on ne sache trop pourquoi, en fait
rêver certain(E)s. La France étant affublée de nombreux clichés, pas tous
reluisant, Le Charpi s’efforce de mettre en avant ceux évoquant la passion et la
sensibilité (et bien sûr, comme dit auparavant, Le Charpi n’exagère jamais). Je
me permets à l’occasion de lui donner un coup de main lorsque l’on souhaite
rendre ses plus belles heures de noblesses à la culture linguistique
stéphanoise.
Il me dit parfois « avant de partir, tous mes
amis m’ont dit ‘'Mais, Benjo, il te connait vraiment, il sait qui tu
es ?'’ ». Parfois, je m’demande. Mais pas souvent. Car, au-delà de
toutes ces caractéristiques, je retrouve mon sacré bouillon de culture qu’est Le
Charpi, jumelé à une incessante envie de découverte. Et ça, ça dépasse
largement toutes les fois où, en public, je me sens à la limite de la gène, à
me dire « aie aie aie, est-ce qu’ils vont rigoler, Charpi, ça se dit pas
ça, pas ici… ».
POST SCRIPTUM :
PS : pas de post scriptum.
Très bonne description du Charpi, je reconnais bien là des caractéristiques qui n'ont pas changé. Courage Benjo tu vas finir par le connaitre mais il sera alors trop tard pour faire demi-tour.
RépondreSupprimerGautier
IL n'est jamais trop tard...Si vraiment tu n'en peux plus, renvoie le en Gwada^^
SupprimerMag
Apparemment un romancier peut en cacher un autre. Ceux qui me connaissent seront déceler la vérité
RépondreSupprimerDans ts les cas cet éloge au Charpi ne me rend pas moins fière d'être la soeur!! Et bon courage au benjo pour le maintien lombaire et autre renforcement musculaire!
RépondreSupprimerPo
Et la photo où ta trombine est entourée de caillasse c'est à la mine de Trepca?!?
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