24 juin 2012


Le Charpi

En préambule, prenez bien conscience que Le Charpi est une espèce en voie de disparition. Alors prenez des notes et ne soyez pas surpris la prochaine fois que vous en croiserez un.
Ce sourire 22bis toujours pendu aux boucles d'oreilles, et élevé sur les contres-forts du Beaujolais (à Oingt-Oingt pour être précis), Le Charpi est à l’écoute de son corps et fonctionne à l’envie.
Il parle de son corps (des parties de son corps) à la troisième personne du singulier, tel Alain Deloin. « Ah, on entre dans une grotte là, ouuuuh y fait froid là tiens toi bien ma vessie… ça va bien se passer ». Et à son cerveau de répondre « T’en fais pas elle va tenir ». Ou bien « Ce n’est pas moi qui ai faim, c’est mon estomac qui crie pitance, il est en manque là, je n’y peux rien ! ».
En effet, tel le Falduto (essentiellement la branche de l’Olivier), Le Charpi a très souvent faim et soif. Il lui faut sa nourriture et boisson régulière sinon son corps le lui dit. Certes, il adopte une conduite bien utile à son métabolisme, mais elle est plus aisée à adopter sur un canapé chez soi, le supermarché et la fontaine de Badoit à deux pas. Bon ok, réveillons le village, creusons un puits, allons dépieuter le premier animal du coin, il faut sustenter Le Charpi. Il a ses calories, ses protéines, vitamines et autres glucides (lents et rapides, faut pas déconner), allons-y.


De part la promiscuité de notre voyage j’apprends, la nuit, à parler Le Charpi. A savoir une suite d’onomatopées et de bruits me rappelant ces petits toutous tout mignons. Plus surprenant, il utilise cette langue en période diurne, aux yeux (et oreilles) de tous. Il me disait il y a quelques jours « les bosniens me comprennent de plus en plus », c’est vrai que les langues bosniennes et pygmées sont assez proches. Il progresse.
Vous l’aurez vous-mêmes remarqué, Le Charpi écrit bien et voyage lui-même avec ses mots et son imaginaire. Autrement dit, il est le romancier de l’équipe. Jamais à court de métaphores, il a l’image qui correspond à sa pensée, même s’il devait exagérer un tantinet. Exagérer ? Non excusez-moi ce n’est vraiment pas son style. Seul sur son sofa, il voyage autant qu’au concert du groupe macédonien Blla Blla Blla, à Priseren, au fin fond du Kosovo. Et ça c’est beau !

Comme je vous le disait plus haut, Le Charpi fonctionne à l’envie. Un exemple ? Un jour avant le départ, il me dit « et pourquoi pas traverser l’Europe méridionale, puis repartir vers l’Ouest de l’Afrique, puis du Sénégal aller vers le Brésil ». Une envie comme ça, l’Afrique en été, et à un jour du départ, normal. Si le Charpi nous apprend ainsi la souplesse de l’esprit, il perfectionne également la souplesse du corps par ses exercices matinaux. Assouplissements et pétages de muscles. Quelque soit le lieu et l’heure du réveil. Cocasse parfois, quand le Charpi fait ses tractions en boxer dans un dortoir d’auberge de jeunesse... En bon élève, je tente de le suivre.
Bien connus de ses compères du Combi Boys, les expressions made in Charpi, tel « J’aime quand c’est le contexte qui fait la photo et non le contraire », ou encore « Parfois on va manger, on va regretter d’avoir eu faim ». Là aussi, en spectateur, tu voyages.
J’oubliais, Le Charpi est le chantre du romantisme à la française. Après une semaine de repérage à travers l’Italie, Le Charpi se rend compte que l’image du français est plutôt bien côté sur le marché mondial du romantisme, et que l’accent, sans que l’on ne sache trop pourquoi, en fait rêver certain(E)s. La France étant affublée de nombreux clichés, pas tous reluisant, Le Charpi s’efforce de mettre en avant ceux évoquant la passion et la sensibilité (et bien sûr, comme dit auparavant, Le Charpi n’exagère jamais). Je me permets à l’occasion de lui donner un coup de main lorsque l’on souhaite rendre ses plus belles heures de noblesses à la culture linguistique stéphanoise.


Il me dit parfois « avant de partir, tous mes amis m’ont dit ‘'Mais, Benjo, il te connait vraiment, il sait qui tu es ?'’ ». Parfois, je m’demande. Mais pas souvent. Car, au-delà de toutes ces caractéristiques, je retrouve mon sacré bouillon de culture qu’est Le Charpi, jumelé à une incessante envie de découverte. Et ça, ça dépasse largement toutes les fois où, en public, je me sens à la limite de la gène, à me dire « aie aie aie, est-ce qu’ils vont rigoler, Charpi, ça se dit pas ça, pas ici… ».

POST SCRIPTUM :
PS : pas de post scriptum.

5 commentaires:

  1. Très bonne description du Charpi, je reconnais bien là des caractéristiques qui n'ont pas changé. Courage Benjo tu vas finir par le connaitre mais il sera alors trop tard pour faire demi-tour.
    Gautier

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. IL n'est jamais trop tard...Si vraiment tu n'en peux plus, renvoie le en Gwada^^
      Mag

      Supprimer
  2. Apparemment un romancier peut en cacher un autre. Ceux qui me connaissent seront déceler la vérité

    RépondreSupprimer
  3. Dans ts les cas cet éloge au Charpi ne me rend pas moins fière d'être la soeur!! Et bon courage au benjo pour le maintien lombaire et autre renforcement musculaire!
    Po

    RépondreSupprimer
  4. Et la photo où ta trombine est entourée de caillasse c'est à la mine de Trepca?!?

    RépondreSupprimer